Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier de police
Charles DROUAT
Victime du Devoir le 09 mai 2001
Département
Guadeloupe (971)
Affectation
Sécurité Publique — Pointe-à-Pitre
Circonstances
Cause du décès
Accident de tir à l'entrainement ou en opération
Au cours de l’après-midi du mercredi 9 Mai 2001, trois policiers de la brigade anticriminalité de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) surprenaient un flagrant délit de cession de produits stupéfiants dans le bidonville de Boissard aux Abymes.
Identifié comme vendeur de crack,Olivier G. était assisté par une bande constituée d’une dizaine d’individus regroupés sur le terrain Sonis ; ces derniers opposaient alors une résistance physique contre les policiers. Un attroupement hostile se forma rapidement et très vite la situation devint incontrôlable.
L’un des malfaiteurs lâcha un chien de première catégorie en lui ordonnant d’attaquer les agents. Un policier fit feu à trois reprises en direction du molosse. Un projectile ricocha et vint blesser le dealer interpellé à la mâchoire ; la même balle frappait mortellement la poitrine du brigadier de police Charles Drouat, quarante-six ans.
Le véhicule de police fut incendié et le corps du malheureux policier fut fouillé ; certaines de ses affaires personnelles furent volées selon les propres constatations du Procureur de la république, M. Vogt, qui souligna la très grande violence de l’intervention.
L’enquête fut confiée au service régional de la Police Judiciaire de Pointe-à-Pitre. Des sept individus placés en garde à vue, seul Olivier G. fut mis en examen pour violences volontaires avec arme par destination ayant entraîné la mort sans intention de la donner ; puis incarcéré en milieu libre au Centre hospitalier de Pointe-à-Pitre.
Le 23 mai, à l’issue de débats contradictoires, réfutant le chef d’accusation, la chambre d’instruction de Basse-Terre décidait de la remise en liberté du mis en cause. Il fut néanmoins l’objet d’un mandat d’amener émis par un juge de Cayenne dans le cadre de plusieurs affaires de trafics de stupéfiants.
Le 31 mai, Olivier G. fut définitivement libéré à l’issue de sa comparution devant un juge.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 10 avril 1955 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Marié, père de sept enfants.
Entré dans la police en mars 1979, formé à l’école des gardiens de la paix de Paris, il fût affecté au commissariat du XVe arrondissement de la capitale en mars 1980.
En 1985, il a rejoint la police aux frontières de Saint-Martin avant d’être nommé à Pointe-à-Pitre, en 1988 et affecté à la brigade anticriminalité en 1998.
Au cours de sa carrière, il avait reçu un grand nombre de lettres de félicitations, ainsi que la médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement en juin 2000. Il avait été blessé en service à cinq reprises : en septembre 1983, juin 1986, 25 juin 1999, le 30 août 2000 et, quelques mois avant sa mort, le 19 janvier 2001.
Il laisse l’image d’un policier efficace, dynamique, très motivé et doté d’un grand esprit de générosité.
Cité à l’ordre de la Nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu Capitaine de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or pour acte de bravoure et de dévouement.
Sources et références
BODMR n° 07 du 21/07/2001 ; JORF n°116 du 19 mai 2001 page 8025, “Citation à l’ordre de la nation”/ JORF n°181 du 7 août 2001 — Infos Guadeloupe du 13/05/2001, “hommage au policier abattu”/ Infos Guadeloupe du 23/05/2001, “Ty Gwadloup victime d’un malaise” — Infos Guadeloupe du 01/06/2001, “Ty Gwadloup de nouveau libéré”/ France-Antilles Guadeloupe – 11/05/2012
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Je viens d’apprendre par hasard, le décès de Charlie. Je garde le souvenir d’un collègue très sympathique, toujours souriant et gentil. Nous avons souvent travaillé ensemble lors de notre affection au 15ème arrondissement de Paris. C’est avec beaucoup de tristesse que je rédige ce commentaire.