Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Charles CHAMBON

Victime du Devoir le 18 juin 1945

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 5ème

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Circonstances

Cause du décès

Maladie ou blessure contractées à l'occasion du service

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 25 août 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées et des combats pour la libération de Paris, répondant à l’appel du Comité de Libération de la Police, un groupe de policiers insurgés se rendit au quatrième étage du n°111 Boulevard Saint-Michel (Ve), avec deux mitrailleuses, pour neutraliser les mouvements de l’ennemi, en garnison dans les Jardins du Luxembourg et du Palais.

Jusqu’alors occupés par l’état-major de l’Armée de l’Air allemande (Luftwaffe), les lieux abritaient une troupe de six cents soldats composée en partie par l’escadron de protection de Hitler (Shutzstaffel – SS).

Au cours de la confrontation avec l’ennemi, épaulé par des chars restés en réserve dans la cour du Palais, le gardien de la paix Charles Chambon, trente-deux ans, qui assurait une liaison jusque dans la Rue Soufflot, fut blessé grièvement par deux balles explosives aux jambes.

Ce proto-résistant au parcours exemplaire et héroïque (voir biographie) succombait à l’hôpital de La Salpêtrière le 18 juin 1945, jamais remis de ses blessures physiques et psychiques.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

Né le 14 novembre 1912 à Allassac (Corrèze) de Jean Chambon, ardoisier, et Julienne Goulmy ; époux de Marie Louise Bel ; domicilié n°12 Rue Gustave-Courbet à Bagneux (Hauts-de-Seine).

Charles André Firmin Chambon fut mobilisé en 1939 et se distingua à la bataille de Dunkerque, comme chef d’une batterie de la Défense Contre l’Aviation (DCA). Il fut évacué à destination de l’Angleterre sur deux bateaux successivement coulés ; resté accroché à un débris, il parvint a survivre et à rejoindre le Royaume-Uni.

Il fut rapatrié en France où il reprit aussitôt le combat pour la défense du Havre puis de Bolbec, où il refusa avec un petit groupe l’ordre de retraite. Fait prisonnier par les allemands, il parvint à s’échapper et se retirait à l’hôpital du Val de Grâce, où il nouait des premiers liens avec des mouvements de Résistance.

Il reprit son emploi de gardien de la paix au commissariat du Ve et devint chef d’un corps franc et responsable pour son commissariat du réseau “Honneur de la Police”. Il contribuait aux opérations de parachutages pour récupérer des armes et munitions, fournissait des faux-documents aux résistants.

Homologué au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF) – réseau “Honneur de la Police” ; médaille de la Résistance (1947) ; décoré de la Croix de guerre 1939-1940 à titre posthume.

A l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Paris, Charles Chambon obtenait la mention “Mort pour la France” dont le refus avait été notifié à sa veuve en novembre 1945, dans la mesure où son décès résultait d’un stress post-traumatique l’ayant conduit au suicide. Le SSPT était une notion inconnue à cette période.

Un symbole fort rendu possible grâce à l’action du chargé de cette mission mémorielle auprès de l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre.

Sources et références

Arch. PP, SMAC, série KC, photo restaurée et colorisée via Myheritage.fr — Arch. bagneux, état civil, D, acte 1945-67 — “Au coeur de la Préfecture de police : de la Résistance à la Libération. (3ème partie) par Luc Rudolph ; mention encadrée p.114 — Site Mémoire des Hommes (RIF) — Arch. 92 – Montrouge, Tables des successions et absences (1942-1945)

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