Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Bernard VANIER

Victime du Devoir le 17 novembre 1991

Département

Haut-Rhin (68)

Affectation

Sécurité Publique — Saint-Louis

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Tôt dans la matinée du dimanche 17 Novembre 1991, un équipage police-secours du commissariat de Saint-Louis (Haut-Rhin) est sollicité pour du tapage nocturne par une résidente de la commune voisine d’Huningue. Il s’agirait de bruits de pétards provenant des appartements d’un petit immeuble HLM, sis 6 rue du Dr Léon Mangeney.

Après un premier passage pour jauger la situation, les deux policiers qui finissent leur ronde de nuit se présentent sans précaution particulière en bas du bâtiment de deux étages, où règne un grand calme. Ils remarquent alors au rez-de-chaussée un locataire appuyé à la fenêtre de son appartement. Il s’agit de Gilbert Scharly, trente-sept ans, individu sujet à de lourdes pathologies psychiatriques.

Un dialogue est à peine amorcé pour savoir s’il serait à l’origine des nuisances, que ce dernier saisit sans crier gard un fusil de chasse qu’il a à portée de main et fait feu à une reprise en direction des policiers à moins de trois mètres de distance. Il blesse mortellement à la poitrine le gardien de la paix Bernard Vanier, célibataire, quarante-deux ans, lequel vient s’écrouler près du véhicule d’intervention.

Le forcené se retranche aussitôt dans l’appartement où il vit avec son père, et ferme tous les accès.
Rapidement, la chaine de commandement met en place une cellule de crise. Le quartier est aussitôt bouclé par des renforts de police tandis que le groupe d’intervention de la police nationale dépêché depuis Strasbourg prépare son intervention. Durant toute la matinée, Scharly se montre extrêmement menaçant et refuse catégoriquement de se rendre. Il reste enfermé dans sa chambre au premier étage où il tient des propos incohérents et coupe définitivement le téléphone.

Vers 10h45, l’intervention est lancée au moyen de grenades assourdissantes et lacrymogènes qui désorientent le forcené sans toutefois le neutraliser. Scharly est difficilement mais finalement maitrisé par la colonne du GIPN. Blessé par une grenade au talon, il est transporté sous bonne escorte à l’hôpital sous le régime de la garde à vue.

Inculpé du chef d’homicide volontaire aggravé, il est écroué à la maison d’arrêt de Mulhouse dans l’attente d’expertises médicales. Régulièrement hospitalisé en centre spécialisé, il apparait que celui-ci enchainait les internements, les cures et surtout les crises. Antécédents qui n’étaient pas connus des policiers, la commune d’Huningue ne relevant plus, depuis le 1er Janvier, de la compétence de la gendarmerie, laquelle était intervenue un an plus tôt au domicile des Scharly pour des faits similaires.

Atteint de psychose schizophrénique, Scharly sera jugé irresponsable pénalement et interné en hôpital psychiatrique.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 19 juin 1949 à Val-de-Briey, (Meurthe-Et-Moselle) ; célibataire et sans enfant ; il était le troisième enfant d’une famille de cinq.
Après avoir effectué son service militaire à Djibouti, il entre dans la Police Nationale par le centre de formation de Reims en Mars 1979.Il obtenait un premier poste à Montmorency dans le Val-d’Oise puis Enghien-les-Bains en 1984. A sa demande, il rejoignait la circonscription de Saint-Louis en Décembre 1988 où il gagnait rapidement la confiance de ses collègues. Il repose désormais dans le caveau familial au cimetière de Baroncourt (Meuse).
Voir note [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Officier de paix à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille des actes de courage et de dévouement – échelon or.
Page réalisée avec l’aimable autorisation de sa famille.

Sources et références

BODMR n° 11 du 05/09/1992 ; [1] Absence inexpliquée de la Citation à l’ordre de la Nation aux archives du JORF — [2] JORF n°51 du 29 février 1992 page 309, “Décret portant nomination à titre exceptionnel” — Le Monde, article du 19/11/1991, “Dans le Haut-Rhin, un brigadier tué par un forcené” — L’Alsace, article du 19/11/1991, “Le forcené inculpé d’homicide volontaire et écroué” — L’Alsace, article du 18/11/1991, “Un policier abattu par le tireur de la pleine lune” — Journal télévisé du 17/11/1991 (reportage à 15mn20)

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