Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Bernard GANTE
Victime du Devoir le 16 août 1944
Département
Seine-St-Denis (93)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Noisy-le-Sec
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
A l’aube du 16 juillet 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, une colonnne allemande d’une quinzaine de véhicules appartenant supposément au 3e bataillon du régiment d’artillerie de la division “Das Reich” investissait le village de Calmont au Sud de Toulouse (Haute-Garonne). Elle était menée par des agents de la police de sûreté d’État et services de sécurité du parti nazi (Sicherheitspolizei undicherheitsdienst, Si.po – SD), eux-mêmes épaulés par des miliciens français.
L’ensemble des hommes du village furent arbitrairement mis en état d’arrestation et alignés sur la place principale. Très probablement victimes d’une trahison, trois patriotes étaient directement recherchés dans la chambre qu’ils occupaient clandestinement, attenante à une boucherie.
Henri Lanfant, vingt-six ans, officier de paix au GMR Langedoc, René Vidal, vingt-neuf ans, gardien de la paix à Toulouse et Louis Calvet, vingt-neuf ans, garagiste, appartenant tous trois au groupe “Morhange”, avaient infiltré le village dans le cadre d’une mission de récupération d’armes pour le maquis de Quérigut (Ariège), la boucherie servant de “boite aux lettres”.
Un jeune résistant, Jean Ruiz, dix-huit ans seulement, fut découvert en possession d’une valise contenant un pistolet mitrailleur, torturé et exécuté sommairement. Lanfant et Calvet auraient été, selon des témoignages non concordant, exécutés dans la chambre ou dans un bois proche après avoir subi un interrogatoire accompagné de sévices.
En fuite, Vidal était capturé plus tard dans la soirée et supplicié avec cruauté devant les otages, vraissemblablement par les miliciens. Pendu avec difficulté à plusieurs reprises, il fut finalement achevé d’une balle dans la tête.
Son corps fut exposé aux habitants pendant trois jours avec l’ordre de ne pas y toucher sous peine de mort. Une pancarte fut accroché à son cadavre disant : “Je suis un déserteur de la police. Je travaillais pour les terroristes.”
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 7 mai 1908 à Paris (Ier) d’Antonin et d’Alexandrine Hervé ; époux d’Antoinette Leclercq ; père de deux enfants ; domicilié à Villemonble. Bernard Gante était membre d’un groupe de francs-tireurs et partisans français de Chelles.
Homologué Adjudant au titre de la Résistance Intérieure française (RIF) – réseau “Honneur de la Police” ; des forces françaises de l’intérieur (FFI) – réseau ARMOR (Villemonble) ; mention “Mort pour la France” (MPF) ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur (LH).
Sources et références
Arch. PP SMAC, série KC, photo restaurée via MyHeritage.fr — Le Maitron, fiche individuelle de Daniel GRASON : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article171463 — Doc. Luc Dudolph “Au coeur de la préfecture de police : de la Résistance à la Libération, 3ème partie”
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