Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Bernard DHENNEQUIN
Victime du Devoir le 05 mai 1984
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 3e
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme blanche
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Dans l’après-midi du samedi 5 Mai 1984, un alcoolique notoire se montrait particulièrement vulgaire et menaçant avec les tous les passants croisant son chemin dans le Faubourg Saint-Martin, 3ème arrondissement de Paris. Alors qu’il empruntait le Passage du Désir où se situe un commissariat de quartier, il insulta copieusement le planton, tout en se déshabillant.
Avec l’aide d’un inspecteur en civil, le gardien de la paix procéda à l’interpellation de Pierre Goguet, soixante-quatre ans. Un équipage police-secours vient prit en charge le trublion, qui fut emmené dans un premier temps à l’hôpital Saint-Louis pour un examen médical.
L’interne délivra alors un certificat mandant les policiers de le transporter à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Le diagnostic précisait “un éventuel accès maniaque”.
L’équipage se rendit à l’antenne de police de la Rue Perrée afin d’effectuer la relève de l’équipage. Vers 17h20, alors que le transfert est imminent, deux gardiens de la paix qui vinrent de prendre leur service montèrent à leur tour dans le fourgon où attendait toujours Goguet, impatient.
N’étant pas menotté, et n’ayant vraisemblablement pas été correctement fouillé après son arrestation, il profita d’un moment d’inattention et saisit une lame de cutter qu’il dissimulait au flanc. Il portait une violente estafilade à la gorge du gardien de la paix Bernard Dhennequin, vingt-sept ans, et agressa dans le même temps sa collègue, Véronique Manquillet, la blessant grièvement au visage.
Goguet fut finalement maitrisé, mais la blessure béante que venait de subir le policier lui fut malheureusement fatale ; il succomba en quelques instants après avoir fait encore quelques pas.
Décrit comme un “loubard qui n’en a plus l’âge”, capable des pires comportements, Goguet fut mis en examen pour homicide volontaire aggravé.
Le 18 décembre 1987, évoquant invariablement la démence sénile, les excès d’alcool ou la réminiscence des conditions de sa déportation après ses faits de résistance pendant la guerre, la cour d’assises de Paris condamne Goguet à douze années de réclusion criminelle, requalifiant le meurtre en “coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 19 octobre 1956 à Renaucourt (Aisne) de Roger et Eugénie Langlet. Marié et père de deux enfants.Neuf ans de services civils et militaires.
Nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu brigadier de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Inhumé à Renaucourt dans une concession familiale.
Sources et références
BODMR n° 05 du 22/06/1985
BODMR n° 12 du 07/08/1984
Crédit photo : Arch. PP SMAC, série KC 11 ; restaurée et colorisée via myheritage.fr
Le Parisien du 17/05/1984, “Le fou au cutter a tué en un éclair” Le Monde du 20/12/1987, “A la cour d’assises de Paris, le crime absurde de Pierre Goguet”
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