Benoît NICOLET

Au cours de la nuit du mercredi au jeudi 4 juin 1801, un violent différend avec coups et blessures éclatait dans un immeuble de la rue Mercière, à Lyon (Rhône), entre des militaires de la 15e brigade d’infanterie légère et la tenancière d’une maison publique qui leur refusait des filles.

Benoît Nicolet, quarante-six ans, inspecteur de sûreté domicilié à proximité, répondit aux appels au secours, ceint de son écharpe tricolore.

A l’intérieur, trois militaires violentaient des femmes ; la maîtresse de maison était blessée. L’inspecteur tenta de les interpeller devant plusieurs autres militaires, dont des officiers restant passifs.

Alors que deux des agresseurs prenaient la fuite, l’inspecteur fit face au plus violent, Henry Vautrin, qui tenta aussitôt de le frapper avec son sabre.

L’inspecteur évita le coup et saisit Vautrin alors désarmé ; découragé par les officiers lui intimant de le lâcher. Dans l’empoignade, Nicolet n’a pas vu revenir les deux fuyards qui récupérèrent le sabre de Vautrin et le lui rendirent. Ce dernier en profita et frappa mortellement le policier à la poitrine.

Vautrin fut finalement maitrisé par ses officiers, qui l’aidèrent à prendre la fuite. Une enquête fut imméditament dilligentée, et le commandant de division fit différer le départ du 15e de Lyon jusqu’à ce que les criminels soient retrouvés. Vautrin fut signalé comme déserteur et les deux lieutenants incarcérés.

Le 21 septembre 1801, le 1er conseil de guerre condamnait à mort Vautrin par contumace. Les deux lieutenants écopèrent d’une peine de six mois de prison pour ne pas avoir employé toute leur autorité sur les militaires présents dans la maison publique. Ils furent acquittés d’aide à l’évasion de Vautrin.