Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Commissaire de police
Antoine Élie PITIOT
Victime du Devoir le 27 février 1945
Département
Rhône (69)
Affectation
Police Judiciaire (PJ) — Lyon
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Dans la nuit du vendredi au samedi 29 janvier 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, des militaires allemands interceptaient à la frontière suisse Antoine-Élie Pitiot, trente-trois ans, commissaire affecté à la 10ème brigade régionale de la police mobile (PJ) à Lyon (Rhône).
Ce dernier avait abandonné son poste à la section des affaires politiques (SAP), où il assurait l’intérim du chef de ce service entièrement dévoyé à la politique de collaboration entre le régime de Vichy et l’occupant allemand. Il fut incarcéré à la prison de Gex, puis de Besançon.
Sur ordre de la direction de la police de sûreté (PJ), il fut conduit à Vichy pour interrogatoire, enfermé à la centrale de Gaillac puis transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).
Il fut déporté par convoi du 30 juillet de Toulouse vers le complexe concentrationnaire de Buchenwald en Allemagne, où il fut exterminé le 25 février 1945 sous le matricule 69701.
Biographie
Direction d'emploi
Police Judiciaire
Corps
Conception — Direction
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
MED - Mort en Déportation
Né le 10 mars 1910 à Sainte-Colombe-lès-Vienne (Rhône) de Jean Pitiot et Valentine Thomas ; époux de Marie-Clothilde Rabain ; père de deux enfants.
Licencié ès-lettres, instituteur, Antoine-Élie Pitiot appartenait à la loge maçonnique “Bienfaisance et Amitié”.
Il fut admis commissaire de police le 25 février 1937, et affecté successivement comme stagiaire à Bourgoin (Isère), à la Sûreté de Lyon (Rhône), puis à la 10ème brigade régionale de police mobile (PJ).
Sous l’occupation, après la réforme structurelle de la police française, il fut versé dans le nouveau service des affaires politiques (SAP), et dans laquelle certaines de ses actions firent l’objet d’une longue enquête de la commission d’épuration suivant la Libération.
D’une apparente ambivalence, le commissaire Pitiot dut assumer un poste exposé à une collaboration certaine ; de nombreux résistants de toutes opinions attestant cependant de menées subversives en faveur de la Résistance dès 1941 [1].
Par ailleurs, il fut préalablement mit en état d’arrestation par la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) en juillet 1943 et écarté de la direction du SAP ; un évènement attestant d’une probable défiance à son égard.
Menacé de mort de toute part, il décidait de gagner la Suisse sans succès. Sa révocation arrêtée le 15 mars 1944 par le gouvernement de Vichy se traduisait après enquête de la commission d’épuration administrative par sa réintégration, le 13 mars 1946 — L’arrêté ministériel précisait : “[…] a été en mars 1944 révoqué de ses fonctions par le prétendu gouvernement de Vichy. Que d’autre part, jusqu’en 1942, a sévi durement contre les patriotes. Considérant cependant qu’il a par la suite rendu des services à la Résistance et qu’il a été déporté en Allemagne où il est décédé, est rapporté […]
Sources et références
“Policiers sous Vichy : obéir, résister ?” de Michel Salager – Société Lyonnaise d’Histoire de la Police p.360-362
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