Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
André PICOUT
Victime du Devoir le 21 septembre 1944
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 10ème
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 21 septembre 1944, dans le contexte confus de nombreux assassinats, perquisitions et arrestations extra-judiciaires suivant la libération de Paris, trois individus armés entrèrent de force dans la loge de concierge occupée par la famille Picout, N°41 Rue des Vinaigriers à Paris (Xe).
Munis d’un pistolet mitrailleur et d’armes de poing, ils recherchaient André Picout, quarante ans, policier au commissariat du 10ème arrondissement, et chef d’un corps-franc du mouvement de Résistance “Honneur de la Police”.
Ils l’identifiaient et l’exécutaient froidement ; ils tuèrent son épouse Émilienne, et un ami ayant combattu à ses côtés, Étienne Lalis, trente-quatre ans. Témoin des faits, Ginette Picout, seize ans, put échapper à la tuerie.
L’enquête fut confiée à la brigade spéciale criminelle de la Préfecture de police, mais n’aboutira pas à une identification formelle des assassins.
Ces derniers seraient des hommes de mains d’un “collaborateur économique” ayant fait fortune à la fois avec les nazis mais également en armant et en finançant des groupes de Résistance, l’homme d’affaires Joseph Joinovici.
Le groupe de Picout avait effectivement effectué une perquisition au domicile de ce dernier quelques jours avant les meurtres, mais s’était confronté sur place à des individus armés prétendument policiers.
Si les causes de ces assassinats provenaient bien des opérations effectuées par les corps francs de la Résistance parmi les membres de la Gestapo et la milice, les conséquences purent être l’oeuvre d’ex-agents de la Gestapo française se voyant compromis, comme de résistants d’un corps franc rival ayant des activités interlopes.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)
Né le 1er mars 1904 à Eperlecques (Pas-de-Calais) de François Picout, cordonnier, et Léontine Macrez ; marié et père d’un enfant.
André Picout était membre du réseau “Honneur de la Police” ; chef d’un corps-franc, il participa aux combats de la Libération de Paris, parmi les FFI retranchés dans la mairie du Xe arrondissement, qui ont soutenu pendant plusieurs heures l’assaut des soldats allemands, appuyés par deux chars Panthers.
Homologué au titre de la Résistance Intérieure Française.
Sources et références
Le Maitron, notice PICOUT André, Henri, Pierre par Daniel Grason.
Archives du journal “Ce Soir” des 16-17-27/04/1947, affaire Joinovici
Document de Gilles Primout, “Nicole – 62 ans plus tard, une plaque commémorative”
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Mme et Mr PICOUT André étaient mes grands parents. A cause de ce triste évènement survenu en septembre 1944, je n’ai pu les connaître. Leur fille Ginette, ma mère, avait 16 ans et a assisté à toute la scène. Toute sa vie s’est tournée vers ce cadre encadrant leur visage. C’est peut être cela qui a motivé ma décision de faire ma carrière dans la police nationale.