Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

André LACHICHE

Victime du Devoir le 17 décembre 1977

Département

Côte-d'Or (21)

Affectation

Sécurité Publique — Dijon

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du 13 août 1976, un dispositif policier était mis en place aux abords de friches urbaines à Fontaines-lès-Dijon (Côte-d’Or), où depuis le début de l’été, un malfaiteur agissant à visage dissimulé sévissait. Muni d’une arme de poing, l’individu ciblait des couples isolés pour les voler et s’en prenait aux jeunes femmes pour les violer.

Alors que plusieurs équipages étaient détournés pour intervenir sur un vol à main armée, le suspect porteur d’une cagoule était repéré et poursuivi par un équipage de la brigade de surveillance nocturne. Un gardien de la paix fut sur le point de l’intercepter alors qu’il venait de franchir un muret ; mais ce dernier exhiba de façon soudaine une arme de poing et fit feu en direction du policier venu le saisir. Frappé d’une balle à la poitrine qui vint lui briser la colonne vertébrale, le gardien de la paix André Lachiche, trente-deux ans, s’écroulait inconscient.

Les intervenants portèrent secours à leur collègue blessé et perdirent de vue le tireur. Quelques instants plus tard, une seconde patrouille interpellait sur la base du même signalement Daniel B.. Faute d’éléments de preuves supplémentaires, le suspect était laissé libre au terme de sa garde à vue.

Le 17 décembre 1977, André Lachiche succombait à sa blessure aussi douloureuse qu’inopérable, au centre hospitalier de Dijon.

Deux ans plus tard, Daniel B. fut de nouveau interpellé sur les indications d’un témoin resté anonyme, alors qu’il fut effectivement trouvé en possession d’un revolver Smith & Wesson 38 spécial. L’expertise démontra qu’il s’agissait bien de l’arme avec laquelle le gardien de la paix Lachiche a été tué. Daniel B. est inculpé d’homicide volontaire sur agent de la force publique, de viols, et placé en détention provisoire.

Le 20 décembre 1982, la cour d’assises de Côte d’Or le déclara non-coupable d’homicide volontaire et de viols, s’appuyant sur une irrégularité sur le scellé de la balle meurtrière ; sur l’impossibilité pour les victimes de désigner formellement l’inculpé agissant à visage dissimulé. La cour reconnaissait néanmoins le port d’arme prohibé dont il n’a pas été établi qu’elle fut recelée avant la commission du crime, et condamna Daniel B. à trois ans de prison ferme ; soit la durée de sa détention provisoire, il ressortait donc libre du tribunal.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé

Né le 17 mai 1944 à Auxonne (Côte-d’Or) ; marié, père d’un enfant.

Entré dans la Police Nationale à l’école de Sens (Yonne) en 1968, il était fils de policiers.

Promu brigadier de police à titre posthume.

Sources et références

BODMR n° 05 du 28/02/1979
Fichier des personnes décédées en France, 1970-2019 — Entretien avec M. Lachiche P. (fils) — Le Monde, article de Robert Cerles du 21/12/1982, “Un homme accusé d’avoir tué un policier acquitté […]”

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