Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Amaury MARCEL
Victime du Devoir le 22 septembre 2012
Département
Alpes-Maritimes (06)
Affectation
Sécurité Publique — Cannes
Circonstances
Cause du décès
Homicide avec arme par destination
Contexte
Interception de véhicule
Au cours de la nuit du vendredi au samedi 22 Septembre 2012, un véhicule de location Mercedes cabriolet monté par quatre personnes faisait l’objet de signalements pour de nombreuses infractions au code de la route réalisées à une vitesse très excessive sur la commune de Cannes (Alpes-Maritimes).
Vers trois heures du matin, les policiers indiquaient à l’opérateur du centre d’information et de commandement que le bolide refusait de se soumettre au contrôle et prenait tous les risques pour prendre la fuite.
Les policiers furent vite distancés et le véhicule incriminé perdu de vue.
Deux gardiens de la paix sillonnaient la voie rapide en direction d’Antibes à bord d’un Renault Scenic sérigraphié Police, à la recherche du cabriolet ; à 3h12, alors que l’équipage franchissait le Boulevard de la République au feu vert, il fut percuté par le cabriolet sur leur flanc droit avec une rare violence. Le véhicule d’intervention fut projeté sur plusieurs dizaines de mètres, soit l’équivalent de cinq voies de circulation.
Assis en position de chef de bord, le gardien de la paix Amaury Marcel, vingt-sept ans, était tué sur le coup. Son équipier était très grièvement blessé.
Seul à pouvoir se tenir encore debout, le conducteur à l’origine de la collision choisissait de fuir les lieux de l’accident en abandonnant les corps inanimés de l’ensemble des victimes.
Dans la Mercedes, Anissa Ghezali, vingt-deux ans, était transportée dans un état grave au centre hospitalier de Nice, où elle fut déclarée décédée.
Adel Briki, vingt-sept ans, était interpellé quelques instants plus tard par un équipage de la brigade anti-criminalité. Briki venait de se voir restituer un permis de conduire probatoire, perdu suite de nombreuses infractions au code de la route et autres délits routiers.
Les analyses toxicologiques révélèrent un taux de 1,32g d’alcool par litre de sang et la présence de produits stupéfiants dans son organisme. Le véhicule Mercedes était loué à l’occasion du mariage de sa soeur.
Le 10 Décembre 2013, le tribunal de grande instance de Grasse condamnait Briki à douze ans d’emprisonnement, et une interdiction d’obtenir un permis de conduire pendant une durée de dix ans. Il était libéré en 2020.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 24 avril 1985 à Wissembourg (Bas-Rhin). Célibataire, sans enfant.
Amaury Marcel débute sa carrière comme gendarme adjoint au sein du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie de Cannes ; médaillé de la Défense nationale.
Entré dans la Police Nationale en 2004, il obtient une première affectation à la Police Aux Frontières d’Orly (Val de Marne), puis à sa demande le 1er septembre 2012 à la circonscription de sécurité publique de Cannes.
Décrit comme quelqu’un de jovial, doté d’un très grand sens de l’humour, il parlait couramment trois langues. Il aimait bien l’Allemagne, où il a passé une partie de son enfance parmi des familles militaires du FFA et du GMB. Il était très engagé à défendre l’injustice ; chaque policier tué en service le mettait en colère.
Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé Lieutenant de police à titre posthume ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Page réalisée avec l’aimable autorisation de la famille Marcel.
Sources et références
[1] JORF n°0227 du 29/09/2012 — [2] JORF n°0031 du 06/02/2013, texte 2 — Entretien avec la famille Marcel — Le Dauphiné Libéré du 10/12/2013, “12 ans de prison pour le chauffard qui avait tué un policier […]”
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Je trouve la peine infligée beaucoup trop légère pour les dégâts perpétrés par cet adel conducteur ivre et drogué . 7 ans de prison réellement réalisés pour 2 vies humaines balayées et un blessé à vie ?!!!! C’est révoltant ! Je suis pour le rétablissement du Bagne : 7 ans de travaux forcés ça vous ferait plus réfléchir à votre bêtise je pense .
Tristement banal , désormais !
Les lamentations officielles ne peuvent ni ne doivent plus passer.
Instrumentalisées par des autorités impuissantes, les cérémonies officielles et distinctions posthumes ne trompent plus personne.