Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Inspecteur

Alphonse THIBON

Victime du Devoir le 21 avril 1932

Département

Bouches-du-Rhône (13)

Affectation

Police d'État — Marseille

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du jeudi 21 avril 1932, quatre malfaiteurs montés dans une Citroën 10cv volée le jour même sur le vieux-port de Marseille (Bouches-du-Rhône) investirent le bureau des Postes, Télégraphes et Téléphones sis à l’angle des rues de Montaigne et du Dr-Cauvin, au quartier Saint-Barnabé.

Munie d’armes de poing de calibre 7,65mm et grimée de cagoules, la bande du redoutable Camille Maucuer, quarante ans, neutralisa rapidement les employés et clients présents pour piller les sacs spéciaux de valeurs déposés par le Crédit Lyonnais tous les jeudi. Or, les bureaux PTT de la Biancarde et de Saint-Barnabé étaient sous surveillance policière depuis près d’un mois.

Une indication imprécise quant à la date avait effectivement permis à la sûreté marseillaise d’acquérir la certitude qu’une attaque à main armée serait projetée dans l’un ou l’autre bureau. De fait, les inspecteurs de police François Cambours et Alphonse Thibon, trente-deux ans tous deux, et Éloi Saint-Pol, étaient présents dans une salle attenante lorsque l’attaque survint.

Après une courte fusillade, tandis que ces deux derniers maitrisaient avec grande difficulté l’imposant bandit Calixte Joulia, trente-cinq ans, l’inspecteur Cambours était blessé par le tir de Louis Mancini, dix-huit ans, italien interdit de séjour recruté à la hâte. Déterminé à ne pas se laisser prendre, Maucuer tuaient lâchement par derrière les inspecteurs Thibon et Saint-Pol avant de prendre la fuite. Il constatait que son complice, Pascal Fusco, s’était déjà échappé avec l’auto volée.

Toujours aux prises avec l’inspecteur Cambours, blessé mais pugnace, Mancini était maitrisé grâce à l’intervention courageuse du gérant du bar voisin. Puis, le policier succomba dans la nuit à l’hôpital de la Conception.

Transporté à l’Évêché pour un interrogatoire des plus rudes, Mancini permit l’identification rapide de “Camille” ; Maucuer était fiché au grand banditisme et membre du groupe Action Libertaire, de la fédération anarchiste provençale (FAP), dont il fréquentait assidûment les réunions.

Ses indications permirent encore l’interpellation d’un certain Georges Falcetti, petit malfrat marseillais, et lequel l’avait mis en relation avec Joulia. Aussitôt interpellé au domicile, confronté aux aveux de Falcetti et de Mancini, il remit des aveux complets et rejetta l’entière responsabilité des meurtres sur Maucuer.

Fusco fut identifié après qu’il ait imprudement laissé son pardessus dans le véhicule volé, retrouvé Rue Beauséjour, et sur lequel se trouvait le nom du tailleur ainsi que celui de son propriétaire. Le 30 avril, il fut intercepté par la police espagnole à bord d’une goélette et extradé en juillet. Il ne reconnut que son rôle de chauffeur.

Le 2 août, Maucuer fut arrêté à Paris alors qu’il rendait visite à sa maitresse parisienne dont le domicile était habilement surveillé par la sûreté.

Le 27 janvier 1934, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamna Maucuer et Joulia à la peine capitale ; Mancini et Fusco aux travaux forcés à perpétuité ; Falcetti obtint un non-lieu.

Le 30 avril suivant, Maucuer fut guillotiné devant les portes de la prison Chave. La peine de Joulia fut commuée aux travaux forcés à perpétuité en colonie pénitentiaire de Guyane française.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 16 avril 1900 à Meyrannes (Gard) de Louis Thibon et Eugènie Bramic ; époux de Paule Chaillan et père d’un enfant âgé de douze ans ; domiciliés quartier Malpassé à Marseille (13).

Entré dans la police marseillaise en qualité de gardien de la paix le 25 août 1922, il fut nommé inspecteur de la sûreté le 16 décembre 1931. Cité à l’ordre de la Nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; inhumé au cimetière de Sainte-Marthe.

Sources et références

Etat-civil – Archives de Marseille, décès n°1932-1143
Archives Le Petit Marseillais, 22 au 24 avril 1932
Jeudi 21 avril 1932 : “L’attentat” de Saint Barnabé, site internet de Jean-Claude Mathon

Laisser un témoignage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.