Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Alain PELLÉTER
Victime du Devoir le 05 août 1910
Département
Paris (75)
Affectation
Police Municipale (PP) — Paris 2e
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Au milieu de l’après-midi du vendredi 5 août 1910, au milieu d’une cohue de passants, de tramways et de véhicules de toutes sortes, un accident de la circulation s’était produit à l’intersection de la rue Réaumur et du boulevard Sébastopol à Paris (IIe).
Un fiacre, monté par deux clients en état d’ébriété, venait de percuter avec le marchepied un taxi-auto à l’arrêt. Alors que le cocher et le chauffeur s’invectivaient, un client du fiacre donna un coup de poing à ce dernier ; une foule de curieux assista à la rixe.
Elle provoquait l’intervention d’un gardien de la paix qui vint saisir l’énergumène. Ce dernier exhiba cependant de façon soudaine une arme de poing et tira à trois reprises sur l’agent, créant ainsi un large mouvement de panique dans la foule ; il tira à une reprise sur un autre policier qui accourait.
Alors qu’il avait atteint la Rue Palestro, le forcené fut saisi par un agent du 10e arrondissement, qui profitait tout juste de son congé annuel.
Le malfaiteur lui tira sa dernière munition à bout touchant dans la tête ; Alain Pelléter, vingt-neuf ans, fut tué net.
La foule commença à massacrer le forcené, avant qu’il ne soit maitrisé par des policiers venus en renfort, et amené avec difficulté au poste de police de la rue Thorel à pied.
Il s’agissait d’Arthur Renard, vingt-trois ans, tueur de bestiaux à La Villette, demeurant à Aubervilliers. Ce colosse, libéré trois semaines plus tôt de la prison de Fresnes venait d’y purger une peine pour coups et blessures.
Le 27 novembre 1911, Renard fut condamné à mort par la cour d’assises de Seine. Il fut établi que, pris de boissons, il avait tenté de tuer deux agents avec une arme prohibée, et tué l’agent Pelléter pour éviter une arrestation ; il était également établi que pendant son méfait, Renard faisait l’apologie du tristement célèbre crime de l’anarchiste Liabeuf, coupable du meurtre de l’agent Deray en janvier 1910.
A l’aube du 20 janvier 1912, Renard subit le même sort que Liabeuf, et fut exécuté par guillotine à la prison de la Santé.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né à Quimper (Finistère), le 11 mai 1881, marié et domicilié 10 rue du Paradis dans le 10e arrdt.
Il se trouvait en congé annuel au moment de sa mort et le couple devait rejoindre la Bretagne dans la soirée.
Incorporé le 14 novembre 1902 au 70e régiment d’infanterie, il fut renvoyé dans ses foyers le 19 septembre 1903, comme fils de veuve.
Entré à la Préfecture de police le 10 janvier 1905, il fut nommé gardien de la paix stagiaire au 10e arrondissement. Il devint titulaire de son grade le 19 janvier 1906.
Inhumé le 10 août suivant, au cimetière du Montparnasse, dans le tombeau des Victimes du devoir de la Préfecture de police.
Sources et références
Gil-Blas du 20/01/1912, “L’aube rouge” Le Petit Parisien du 06/08/1910, “Une brute tue un agent et en blesse grièvement un autre”Le Matin du 06/08/1910, “A Paris, en plein jour, on tue et on blesse des agents”Alain PELLETER — Gardien de la paix —
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