Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Officier de paix

Aimé RAMOND

Victime du Devoir le 19 août 1944

Département

Aude (11)

Affectation

Sécurité Publique — Carcassonne

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 30 juillet 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, la police du renseignement et du maintien de l’ordre de la shutzstaffel (SS) (Sicherheitsdienst -SD) mit en état d’arrestation Aimé Ramond, vingt-cinq ans, officier de paix au corps urbain de Carcassonne (Aude).

Soupçonné de menées subversives en faveur de la Résistance, ce dernier s’était effectivement pleinement mis à disposition des mouvements clandestins audois, jusqu’à être la cible de plusieurs délations.

Malgré un poste très exposé, il assurait quotidiennement la transmission de renseignements, la confection de fausse documentation, la surveillance des collaborationnistes, et la liaison avec des maquis auprès desquels il avait permis d’éviter des arrestations.

Interné à la maison d’arrêt de Carcassonne, il subissait des interrogatoires sous la torture sans jamais parler.

Le 19 août suivant, dans le contexte du débarquement de Provence et des mouvements de retraite allemande, il fut transporté avec d’autres détenus avec un fourgon cellulaire au domaine de Baudrigues, près de Roullens (Aude) où l’ennemi avait établi un dépôt de munitions, et désormais placé un dispositif prêt à faire exploser l’ensemble du site.

Après l’explosion, au moins dix-neuf corps étaient découverts sans qu’il ait pu être établi que les victimes avaient d’abord été fusillées. Parmi elles figuraient Aimé Ramond, dont le corps pu être formellement identifié.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Commandement — Officiers de police

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 30 août 1918 à Montgeard (Haute-Garonne) de Jean Ramond, garde-champêtre, et Maria Raigné ; pupille de la Nation ; fiancé à Henriette Rolland.

Se destinant à une carrière d’instituteur, mais soucieux des enjeux internationaux à l’oeuvre, Aimé Ramond intégra l’école d’officiers de réserve en 1938 puis, à la déclaration de la guerre, le 502e régiment de chars de combat à Angoulême (Charente).

Le 6 mai 1940 il rejoignit l’école chars de combat de Satory (ex Seine-et-Oise), et obtint le brevet de chef de section de chars ; il fut nommé aspirant de réserve le 25 août.

Il demeura dans l’Armée d’armistice et rejoignit le 18ème régiment d’infanterie reformé dans sa garnison traditionnelle à Pau (ex Basses-Pyrénées), puis dans une compagnie en garnison à Tarbes (Hautes-Pyrénées).

Démobilisé à sa demande le 20 octobre 1941, Ramond revint momentanément dan son village natal. Le 27 février 1942, il sollicita un emploi réservé d’officier de paix, grâce à sa qualité d’officier de réserve. Il fut admis dans la police nationale, le 10 avril 1942, à l’école de sécurité publique de Périgueux (Périgord).

Le 28 juillet 1943, il fut nommé officier de paix au commissariat de Carcassonne (Aude), évitant volontairement une affectation dans les Groupes Mobiles de Réserve (GMR), unités de maintien de l’ordre par la suite dévoyées à la lutte contre les maquis.

Il se rapprochait aussitôt des mouvements de Résistance, et mit à profit sa position stratégique afin de faire progresser la Résistance à Carcassonne et dans l’Aude.

Il fut chargé de diriger les service du NAP (Noyautage des administrations publiques) Police du département sous l’autorité de Jean-Baptiste Sablé, (des PTT) responsable de l’ensemble du NAP de l’Aude.

En un an et demi, Ramond était devenu l’un des dirigeants les plus en vue de la résistance audoise. Il avait noué dès son retour à Carcassonne, des relations confiantes avec nombre d’entre eux, en tout premier lieu avec Jean Bringer alias Myriel, le responsable départemental de l’AS et des Groupes francs puis des FFI, dont il partagea le tragique destin au domaine de Baudrigues.

Sources et références

Le Maitron, biographie complète sur la notice établie par André Balent : https://maitron.fr/spip.php?article176148

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