Abel DUSSAUD

Dans la soirée du 7 septembre 1912, le commissaire du quartier Saint-Henri à Marseille (Bouches-du-Rhône) était saisi de la plainte d’un contremaitre, venant d’être menacé de mort par l’un de ses ouvriers : Jean Ferrari, vingt-cinq ans.

Deux agents de police étaient dépêchés à la tuilerie du quartier Saint-André où il était employé ; on leur indiqua finalement que le suspect se trouvait sur la traverse du littoral.

Les deux policiers identifièrent Ferrari et l’avisèrent de son état d’arrestation. Ce dernier exhibait de façon soudaine deux armes de poing tout en reculant et fit feu en direction des agents.

L’agent Paoli était blessé et put riposter à une reprise avant que son arme ne s’enraye ; l’agent Abel Dussaud, quarante-cinq ans, tentait d’appréhender le forcené en l’amenant au sol.

Ferrari parvenait à se relever et tirait à bout portant sur le policier à deux reprises, le blessant mortellement dans la région du cou.

En fuite, Ferrari était repéré par la gendarmerie de Marignane à Saint-Martin-de-Crau, et fut appréhendé par la 9ème brigade mobile de police judiciaire le 11 septembre suivant.

Le 16 janvier 1913, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamnait Ferrari à la pein de mort. Gracié par le nouveau Président de la République Raymond Poincaré, sa condamnation fut commuée aux travaux forcés à perpétuité.

Transféré en colonie pénitentiaire de Guyane française, il mit à profit son statut de forçat et disparut en 1928 après maintes tentatives d’évasions.