Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Jean-Louis BRETEAU
Victime du Devoir le 14 septembre 1986
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 8ème
Circonstances
Cause du décès
Engin ou projectile explosifs
Contexte
Guerre — Terrorisme
Au cours de l’après-midi du dimanche 14 septembre 1986, la radio NRJ effectuait une grande animation autour de la nouvelle Renault Super 5 au Pub Renault, restaurant très populaire sur les Champs Élysées, alors bondé de clients.
Victime d’une série d’attentats sanglants commis au moyen de bombes artisanales et revendiqués par le Comité de Solidarité aux Prisonniers Politiques Arabes (Hezbollah libanais), la population parisienne demeurait vigilante.
Vers 17h20, une serveuse signalait au maître d’hôtel qu’un étrange paquet contenant un massif de fleurs se trouvait sous l’une d’elles. Il se rendait aussitôt à l’extérieur pour prévenir deux policiers en faction.
Ces derniers jaugèrent le paquet et décidaient de le transporter aussitôt aux sous-sols de l’établissement ; de nombreuses vies vont être sauvées.
L’effroyable explosion se produisit à 17h37. Le gardien de la paix Jean-Louis Breteau, vingt-quatre ans, meurt à l’instant de l’explosion du paquet piégé. Son collègue, Bertrand Gautier, vingt-neuf ans, succomba neuf jours plus tard. Le maitre d’hôtel Jean-Claude Blanger fut grièvement blessé.
Ce drame rejoignait quatorze autres attentats et tentatives d’attentats commis entre le 7 décembre 1985 et le 17 septembre 1986 par le réseau du terroriste Fouad Ali Saleh, intégriste chiite, pour le compte du Hezbollah libanais ; attentats qui provquèrent la mort de quatorze personnes et plus de trois cents blessés.
Le dossier instruit par M. Boulouque conduisit à la condamnation par la Cour d’Assises spéciale de Paris de neuf personnes à la réclusion criminelle dite à perpétuité, dont cinq par contumace.
Il fut établi que Abdelhadi Ali Hamade, numéro 2 du Hezbollah, avait donné l’ordre à deux éléments importants de ce mouvement, Hassan Goshn et Ibrahim Akil, d’organiser en France une campagne d’attentats.
Ceux-ci, à l’occasion de nombreuses navettes entre Beyrouth et Paris, avaient suscité la création, sous l’autorité de Fouad Ali Saleh, d’un réseau de soutien logistique composé d’individus peu soupçonnables, commerçants, artisans ou étudiants (Hassan Aroua, Abdelhamid Badaoui et Omar Agnaou).
La réalisation matérielle des engins et leur pose étaient effectuées par Hussein Masbouh, puis après l’expulsion de celui-ci, par Habib Haidar, introduit en France en toute hâte ; le choix des objectifs relevant toujours de la responsabilité de Saleh.
Le 21 Mars 1987, Saleh fut arrêté rue de la Voûte à Paris par des policiers de la Direction de la Surveillance du Territoire. Il déclarait peu après : « La forteresse de l’islam est l’Iran. Votre pays, en aidant l’Irak, combat l’Iran, c’est donc un ennemi. Notre principal objectif est de ramener la France à la raison par des actions violentes. »
Le 14 Avril 1992, Saleh fut condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Il est toujours incarcéré à ce jour à l’isolement total.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 24 juin 1962 à Rouen (Seine-Maritime) de Gérard Breteau (médecin) et Monique Prémontet ; domicilié 91 Bd du Belvédère au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). Célibataire, sans enfant.
Cité à l’ordre de la nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu brigadier de police à titre posthume ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Sources et références
BODMR n° 07 du 25/07/1987 ; JORF du 16/09/1986, page 11203 — JORF du 26/09/1986, page 11515 — Le Monde, article du 16/09/1986, “Au pub Renault, sous une table de box…” — Paris-Match N°1948 09/1986 “Attentat au Pub Renault.
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