Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Christian SIMOENS
Victime du Devoir le 31 mars 1999
Département
Nord (59)
Affectation
Sécurité Publique — Bailleul
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la nuit du mardi au mercredi 31 Mars 1999, suite à l’appel d’un riverain vigilant, une patrouille de police surprenait un malfaiteur en flagrant délit de vol à la roulotte, dissimulé dans un fourgon stationné sur la Place Charles de Gaulle à Bailleul (Nord).
Le suspect, vêtu d’un treillis de commando, coiffé d’un bonnet sombre et maquillé tout de noir, tirait à bout portant avec un fusil à pompe modifié en direction des deux policiers venus l’appréhender.
Le sous-brigadier Christian Simoens, quarante-quatre ans, était mortellement blessé à la poitrine ; son équipier ripostait à trois reprises, en vain. Le malfaiteur fit à nouveau feu dans sa direction avant de prendre la fuite avec butin dérisoire ; il laissait des indices compromettants, dont un couteau commando gravé des mystérieuses initiales “ROKA”.
Le Service Régional de la Police Judiciaire de Douai fut chargé de l’enquête par le Procureur de la République d’Hazebrouck pour “homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique”. La note de recherches diffusée par delà les frontières éveilla l’attention d’un inspecteur de la police judiciaire de Bruges.
Le 22 Avril, ce dernier avait contribué à l’arrestation d’un jeune homme demeurant à Dranouter, près de la frontière française. Ronny Arnout, vingt-huit ans, avait alors été intercepté en flagrant délit de vol à la roulotte.
Au moment de son arrestation, le voleur était porteur d’un treillis militaire ; l’inspecteur comprit avec stupéfaction que les initiales des prénoms et du nom de Rudy Oskar Kornelus Arnout correspondaient à la mystérieuse inscritption “ROKA”. La perquisition effectuée au domicile avait permis la découverte d’objets dérobés dans le fourgon.
Le 25 mai, le SRPJ se rend sur commission rogatoire à la maison d’arrêt de Ypres (Belgique), où Arnout se trouvait en détention préventive. Il dictait des aveux circonstanciés et reconnut le meurtre du gardien de la paix. La Belgique refusait son extradition.
En octobre 2002, la cour d’assises de Flandre Occidentale sise à Bruges condamna Arnout à trente ans de réclusion criminelle. Dès 2012, il bénéficia d’une libération conditionnelle ; puis en février 2015, il fut de nouveau condamné pour “incendie criminel” et “mise en danger de la vie d’autrui” à une peine de deux ans de prison et six cents euros d’amende par le tribunal d’Ypres.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 16 mai 1954 à Lille (Nord) ; marié, père de trois enfants. Entré dans la police en 1978.
Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Lieutenant de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.
Page réalisée avec l’aimable autorisation de sa famille.
Sources et références
[1] Journal officiel du 10/04/1999, page 5314, “Citation à l’ordre de la nation” — [2] JORF n°135 du 13 juin 1999 — Journal télévisé du 31/03/1999, “Reportage à la 42ème minute” — La Voix du Nord du 05/04/2009, “31 Mars 1999, Christian Simoens, policier bailleulois, était abattu en pleine rue” — Le Soir du 26/05/1999 , “Le meurtrier d’un policier français arrêté à Ypres” — Le Soir du 12/10/2002 , “Il avait abattu un policier français” — HLN Nieuws du 16/12/2014 , “Le meurtrier d’un policier en procès pour un incendie criminel” — HLN Nieuws du 17/02/2015 , “Deux ans de prison pour incendie criminel'”
Laisser un témoignage
Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.