Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Major de police

Patrice POINT

Victime du Devoir le 30 décembre 2009

Département

Seine-et-Marne (77)

Affectation

Sécurité Publique — Chessy

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Circonstances

Cause du décès

Homicide avec arme par destination

Contexte

Interception de véhicule

Dans la matinée du dimanche 27 Décembre 2009, suite au signalement d’un cambriolage en cours par un habitant de la commune de Montévrain, deux équipages de police du commissariat de Chessy (Seine-et-Marne) progressaient rapidement en direction du N°41 de la Rue des Rabouts.

Les policiers surprenaient aussitôt les voleurs alors qu’ils quittaient les lieux à bord d’un 4×4 Range Rover dérobé dans le garage. Sans aucune hésitation, le conducteur accéléra volontairement en direction de deux policiers placés en opposition et écrasait l’un d’eux contre le mur d’enceinte de la rampe d’accès. Les intervenants ouvrirent le feu à plusieurs reprises sur le véhicule qui finissait sa course dans le portail d’un pavillon faisant face.

Le conducteur s’acharnait a effectué de vives manoeuvres et parvint à fuir la scène de crime. Le véhicule volé fut retrouvé peu de temps après les faits entièrement calciné dans le Bois de Chigny situé entre Montévrain et Lagny-sur-Marne.

Malgré trois jours de soins intensifs, Patrice Point, cinquante-et-un ans, major de police émérite, succombait à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Le 6 janvier, ses obsèques avaient lieu à Chessy en présence de nombre de ses collègues et de la population indignée.

Une information judiciaire était ouverte par le parquet de Meaux pour homicide et tentative d’homicide volontaires. L’enquête confiée au Service Régional de Police Judiciaire de Versailles aboutit rapidement à l’identification d’un individu membre d’une communauté de gitans sédentarisés sur la commune de Villevaudé, et défavorablement connu des services de police pour des attaques à la voiture bélier.

Le 22 septembre, James Bottier, vingt-sept ans, était interpellé dans un camp de gitans rattaché à la commune de Montaigu, alors qu’il tentait de renouer contact avec sa famille.

Identifié durant sa cavale comme un membre actif d’une association de malfaiteurs itinérante “d’arracheurs de coffres” par l’Office Centrale de Lutte contre la Criminalité Organisée, désigné par les traces et indices relevés sur la scène de crime, ce dernier fut identifié comme l’auteur du meurtre du policier.

Le 18 novembre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris remit en liberté sous contrôle judiciaire son complice présumé, Jason B., qui obtenait un non-lieu en avril 2013.

Le 19 Juin 2014, la cour d’assises de Seine-et-Marne condamnait Bottier à 30 ans de réclusion criminelle. Peine prononcée au terme de quatre heures de délibérés et d’une réquisition conforme à la demande de l’avocat général.

Le 9 Septembre 2016, jugé en appel par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, Bottier était condamné à 25 ans de réclusion criminelle, après avoir finalement reconnu en audience être le conducteur du véhicule incriminé.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 2 novembre 1958 à Fameck (Moselle) ; marié et père d’un enfant.

Entré dans l’administration en 1980 à l’école de police de Sens, Patrice Point débute sa carrière à la Préfecture de police de Paris à la Compagnie de Garde et des Services. En 1989, il rejoint la Compagnie Départementale d’Intervention du Val-de-Marne où il restera jusqu’à sa promotion au grade de brigadier de police, le 1er juin 1991 au commissariat de Neuilly-sur-Marne, où il exercera pendant 9 ans sur la voie publique.

En 2004, il est nommé brigadier-chef au commissariat de Chessy puis major le dès 2007. Au cours de cette belle carrière, Patrice Point se distingue à deux reprises par son courage, son professionnalisme et son sens du devoir.

Le 25 juillet 1986, il tente de procéder au sauvetage d’un désespéré qui s’était jeté dans la Seine. Ce geste lui vaut de recevoir la médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement. Le 17 avril 2004, il participe à l’arrestation, en flagrant délit, d’un auteur de vol avec violences volontaires par arme blanche.

Blessé à la main gauche au cours de cette intervention, il subit un arrêt de travail de 21 jours.

Patrice Point était marié à Annelyse et était le père de Sébastien, qui a choisi la même voie professionnelle. Très apprécié pour son amabilité, il était un sportif accompli, féru de course à pied, et passionné par la pêche. Investi dans le monde associatif, il était également le président de l’association sportive des policiers du Val d’Europe.

Citation à l’ordre de la nation [1] ; nommé Commandant de police à titre posthume ; médaille d’honneur de la police ; médaille d’or pour actes de courage et de dévouement.

En Juillet 2012, la commune de Montévrain inaugure une voie à son nom.

Sources et références

[1] Journal officiel N°5 du 7 janvier 2010 page 394, texte n° 49 — Ministère de l’intérieur – cérémonie d’obsèques du 06/01/2010 — Le Journal du Dimanche du 17/10/2010, “La longue traque des arracheurs de coffres” — Le Parisien du 19/06/2014, “Trente ans de réclusion pour le meurtrier du Major de police Patrice Point” — Le Parisien du 25/06/2014, “Assises : James Bottier a fait appel” — France-info du 09/09/2016, “James Bottier condamné à 25 ans en appel”

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