Félicien CARLIN

A l’aube du 27 juillet 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et de l’avancée des forces alliées, une colonne allemande menée par des agents de la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Gestapo), et de miliciens français, procédait à la rafle de plus de trois cents habitants de la commune de Loches (Indre-et-Loire), désignés sur une liste.

Tous les membres de la police et gendarmerie locales furent mis en état d’arrestation, dont le sous-préfet. Il leur fut reproché leur inertie et leur passivité dans la recherche des jeunes gens réfractaires au service du travail obligatoire (STO) et de “terroristes” ayant rejoint les maquis, comme ils en avaient reçu l’ordre depuis le 12 juin.

Après un interrogatoire subi dans la cour de l’école des filles, soixante-quatre personnes dont six femmes furent conduits à la prison Henri-Martin de Tours, puis déportés à destination des complexes concentrationnaires allemands.

Parmi les victimes figurait Félicien Carlin, trente-trois ans, gardien de la paix. Effectivement proches des mouvements de la Résistance, il fut déporté par convoi au départ de Rennes vers Belfort, puis au KL de Neuengamme, et au KL Wilhelmshaven.

Il succombait des suites des conditions de détention atroces à Stade, après la libération du camp provoquée par l’avancée des forces alliées le 7 juillet 1945.