Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardienne de la paix
Aurélia TRIFIRO
Victime du Devoir le 03 octobre 2019
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris - Service de Gestion Opérationnelle
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Homicide par arme blanche
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Guerre — Terrorisme
Au cours de la matinée du jeudi 3 octobre 2019, un agent administratif affecté à la maintenance informatique de la direction du renseignement de la Préfecture de Police depuis 2003, profitait de la pause déjeuner pour faire l’acquisition de deux couteaux, achetés dans une supérette proche de l’Île de la Cité.
Cet agent habituellement discret, atteint de surdité, et qui avait gagné la confiance de ses proches collaborateurs, parvint sans entraves à regagner l’enceinte de la préfecture dans le sinistre but d’assassiner des agents de police.
A 12h53, après avoir regagné son bureau, Mickaël Harpon, quarante-cinq ans, se rendait dans le local voisin où déjeunent deux policiers. Muni d’un couteau, il assassinait le major de police Damien Ernest, cinquante ans, et portait plusieurs coups fatals au gardien de la paix Anthony Lancelot, trente-huit ans.
Poursuivant son périple meurtrier, il entrait dans le bureau de l’agent administratif principal Brice Le Mescam, trente-huit ans, et lui porta également plusieurs coups de couteau mortels. Puis il échouait à commettre les mêmes exactions dans un bureau voisin, heureusement verrouillé, occupé par trois agents.
Il empruntait les escaliers menant à la Cour du 19 Août, où il croisait la gardienne de la paix Aurélia Trifiro, trente-neuf ans. Avec autant de cruauté, il la blessa mortellement de plusieurs coups de couteau. Au rez-de-chaussée, il blessait grièvement une adjointe administrative qui attendait l’ascenseur et parvint à s’échapper.
Alors qu’il atteignait la Cour du 19 Août, arme à la main, le forcené fit face à un gardien de la paix en faction, muni d’un fusil d’assaut et lequel fut alerté de la présence d’un terroriste dans l’enceinte de la préfecture. Après maintes sommations, face au refus du tueur de lâcher son arme, l’agent tira à deux reprises et abattait Harpon alors qu’il se dirigeait vers lui en courant.
La brigade criminelle mit en lumière des éléments de radicalisation dans le contexte du terrorisme islamiste. Converti à l’islam depuis dix-huit mois, Harpon venait d’entretenir avec son épouse une longue discussion d’ordre religieux avant de passer à l’acte ; il fréquentait la mosquée de Gonesse au courant salafiste et avait justifié l’attentat contre Charlie-Hebdo en 2015 ; il approuvait certaines exactions criminelles commises au nom de l’islam ; il avait changé ses habitudes vestimentaires et évitait ostensiblement le contact avec le personnel féminin.
Le parquet national antiterroriste se saisissait de l’enquête aux chefs d’assassinat et tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Née le 24 février 1980 à Arras (Pas-de-Calais) ; mariée et mère de deux fils âgés de cinq et huit ans ; domiciliée à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne).
Aurélia Trifiro est entrée dans la Police Nationale en 2002 ; elle débute sa carrière comme adjointe de sécurité à Martigues de 2003 à 2008. Devenue gardienne de la paix après sa formation à l’école nationale de police de Fos-sur-Mer, elle est d’abord affectée à Lyon puis au commissariat du 7e arrdt de Paris, avant d’obtenir un poste au service de gestion opérationnelle de la direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne.
Très appréciée pour sa gentillesse, elle était passionnée par son métier dont c’était la vocation depuis le plus jeune âge, et très impliquée dans la vie associative de sa ville. Nommée capitaine de police à titre posthume ; élevée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Sources et références
BODMR n° 01 du 24/01/2020 — BODMR n° 05 du 29/11/2019 — Fichier INSEE des personnes décédées en France, 1970-2019 — JORF n°0282 du 5 décembre 2019, mentions victimes du terrorisme — JORF n°0275 du 27 novembre 2019 – “Citations à l’ordre de la nation” — Le Figaro du 04/10/2019, “Attaque de la préfecture de police : le PNAT saisi” — Le Monde du 08/10/2019, “Quatre vies arrachées sur l’île de la Cité” — La République du Centre du 15/10/2019, “Le témoignage poignant de Céline”
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