Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Albert LE CANN

Victime du Devoir le 17 août 1973

Département

Finistère (29)

Affectation

Sécurité Publique — Brest

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans la matinée du vendredi 17 Août 1973, deux individus armés pénètrent dans une agence du Crédit Industriel de l’Ouest, située près de la Place de Strasbourg, commune de Brest (Finistère).

Ils dérobent environ 54.700 francs et prennent la fuite à pied jusqu’à la route de Quimper où se trouve stationné leur véhicule relais : un Simca volée la veille.

L’histoire aurait pu s’arrêter ici, mais la voiture refuse catégoriquement de démarrer. Suivis par des témoins, les malfaiteurs improvisent et s’y prennent très mal.

Ils se dirigent vers la commune limitrophe de Saint-Marc et se terrent dans des buissons, rue de la Ville-d’Ys. Une patrouille de trois policiers alertés par des riverains s’y rendent à pied ; une intense fusillade éclate alors que l’un d’eux les débusque et tente de ceinturer l’un des malfrats.

Albert Le Cann, sous-brigadier, trente-deux ans, est abattu. L’un des bandits est sérieusement blessé à la poitrine mais tous deux parviennent à prendre la fuite de nouveau.

A l’entrée de la rue de la Montagne et du Guelmeur, ils entrent de force dans une maison habitée par un couple de septuagénaires. Seule l’épouse, Marguerite Le Moigne, se trouve au foyer ; elle est immédiatement prise en otage alors que celle-ci est malade du cœur. La Police et la Gendarmerie cernent les lieux.

Le retentissement médiatique de ce drame est immédiat. Une centaine de badauds et de journalistes se pressent sur les lieux pour saisir l’évènement sur le vif. Tout le monde s’attend à ce qu’un assaut soit mené dans la vieille bâtisse. Mais cet agglutinement autour du dispositif policier ne fait que compliquer la tâche.

La Brigade de Recherche et d’Intervention de la Préfecture de police est envoyée sur place, avec à sa tête, le Commissaire Robert Broussard ; dont le nom n’est pas encore connu du grand public. L’unité est dépêchée depuis Paris par avion.
L’Antigang obtient un renseignement capital vers 17h : deux épouses en vacances dans la région ont signalé la disparition inquiétante de leurs maris, alors partis cherchés des langoustes tôt dans la matinée.

Les signalements correspondent à ceux des braqueurs. Ces deux hommes âgés de trente-cinq ans ont des casiers judiciaires chargés et se sont d’ailleurs connus à la prison de Muret. Il s’agit de François Phily, natif du Finistère, et de Paul Ciaramitaro, sicilien d’origine tunisienne.

Les policiers n’ont aucunement l’intention de laisser ces deux individus dangereux s’évaporer dans la nature. Ces derniers apprennent qu’ils ont été démasqués, et utilisent la vieille dame comme porte parole pendant près de trente-sept heures d’âpres négociations subtilement menées par l’antigang.

Le sicilien avoue être l’auteur du tir qui a tué le jeune policier ; il affiche sa volonté de ne pas retourner en prison où il vient de passer onze ans et met fin à ses jours.

Son complice, très affaibli par sa blessure, se rend. Mme Le Moigne retrouve son époux, qui a suivi les négociations avec le Commissaire Broussard ; il était resté très coopératif et déterminé.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 31 octobre 1941 à Hanvec (Finistère) ; époux de Geneviève Lefort ; père d’un enfant. Fort de cinq années de service dans la police parisienne, il obtenait une affectation à sa demande à Brest depuis le 1er Juin 1972.

Cité à l’ordre de la Nation ; nommé Brigadier de police à titre posthume ; médaille des actes de courage et de dévouement, échelon or ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

La rue de la Montagne où a eu lieu le drame est rebaptisée au nom de ce jeune policier.

Page réalisée avec l’aimable autorisation de sa famille. Photo sublimée et colorisée via MyHeritage.

Sources et références

BODMR n° 03 du 05/03/1974
Entretien avec Albert Le Cann (fils) — Archive Le Monde du 21/08/1973, “Le sous-brigadier Le Cann cité à l’ordre de la nation” — Le Télégramme de Brest du 17/08/2013 “Il y a 40 ans, la prise d’otage de Saint-Marc faisait la Une” — Le Télégramme de Brest du 04/09/2013 “Le retour du superflic”

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