Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Officier de paix principal
Henri LANFANT
Victime du Devoir le 16 juillet 1944
Département
Haute-Garonne (31)
Affectation
GMR Aquitaine — Toulouse
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
A l’aube du 16 juillet 1944, dans le contexte de l’avancée des forces alliées et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, une colonnne allemande d’une quinzaine de véhicules appartenant supposément au 3e bataillon du régiment d’artillerie de la division “Das Reich” investissait le village de Calmont au Sud de Toulouse (Haute-Garonne). Elle était menée par des agents de la police du renseignement et de sécurité de la SS (sicherheitsdienst – SD), eux-mêmes épaulés par des miliciens français.
L’ensemble des hommes du village furent arbitrairement mis en état d’arrestation et alignés sur la place principale. Très probablement victimes d’une trahison, trois patriotes étaient directement recherchés dans la chambre qu’ils occupaient clandestinement, attenante à une boucherie.
Henri Lanfant, vingt-six ans, officier de paix au GMR Langedoc, René Vidal, vingt-neuf ans, gardien de la paix à Toulouse et Louis Calvet, vingt-neuf ans, garagiste, appartenant tous trois au groupe “Morhange”, avaient infiltré le village dans le cadre d’une mission de récupération d’armes pour le maquis de Quérigut (Ariège), la boucherie servant de “boite aux lettres”.
Un jeune résistant, Jean Ruiz, dix-huit ans seulement, fut découvert en possession d’une valise contenant un pistolet mitrailleur, torturé et exécuté sommairement. Lanfant et Calvet auraient été, selon des témoignages non concordant, exécutés dans la chambre ou dans un bois proche après avoir subi un interrogatoire accompagné de sévices.
En fuite, Vidal était capturé plus tard dans la soirée et supplicié avec cruauté devant les otages, vraissemblablement par les miliciens. Pendu avec difficulté à plusieurs reprises, il fut finalement achevé d’une balle dans la tête.
Son corps fut exposé aux habitants pendant trois jours avec l’ordre de ne pas y toucher sous peine de mort. Une pancarte fut accroché à son cadavre disant : “Je suis un déserteur de la police. Je travaillais pour les terroristes.”
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Commandement — Officiers de police
Type d'unité
Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
Né le 1er mai 1918 à Toulouse (Haute-Garonne) de François Lanfant et Jeanne Allègre ; époux de Denise Grangeteau.
Officier de réserve de l’Armée de l’Air, Henri Lanfant était licencié en droit et parlait allemand, anglais, espagnol et arabe. Entré dans la police le 1er septembre 1942, il intégrait le Groupe Mobile de Réserve (GMR) Aquitaine à Toulouse.
A cette période, il s’était déjà rapproché des services spéciaux de l’Armée (SSA), au sein des “Travaux Ruraux”, couverture du service de sécurité militaire français (SSMF-TR), réseau de contre-espionnage basé en Espagne et rattaché à Alger dans le cadre du réseau “Kléber”.
Il infiltrait à Toulouse le groupe “Morhange” et fut chargé avec René Vidal de la formation des personnels du maquis de Quérigut en Ariège.
Mention “Mort pour la France” ; homologué sous-lieutenant des forces françaises de l’intérieur (FFI), et aux forces françaises combattantes (FFC) ; Croix de guerre 1939-1945 ; Citation à l’ordre de la division ; Reconnaissance de services du Marchal Montgomery.
Le réseau Morhange fut homologué et reconnu comme « unité combattante » du 1er novembre 1942 au 30 septembre 1944.
Sources et références
BODMR n° 20 du 01/09/1960 — Site Mémoire des Hommes — Fiches du Maitron rédigée par Daniel Grason et André Belent : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article205408
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