Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Pierre MONTIAL

Victime du Devoir le 02 septembre 1906

Département

Rhône (69)

Affectation

Police d'État — Lyon

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme blanche

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la soirée du vendredi 31 août 1906, le commissariat du faubourg de La Guillotière était avisé de la découverte d’un cadavre de nouveau-né dans la montée d’escaliers du N°7, rue Turenne à Lyon (Rhône).

Le service de la sûreté se rendait sur place pour les constatations d’usage. La scène de crime, cependant foulée par de nombreux riverains, fut exploitée et protégée dans l’attente de l’arrivée du substitut du Procureur de la République.

Présent également sur le dispositif, Pierre Montial, cinquante-six ans, se trouvait près du bureau de tabac de la Place du Pont (actuelle Place Gabriel-Péri) lorsqu’un individu se rua sur lui et lui porta trois violents coups de couteau au bas-ventre. Coups qu’il tentait en vain d’esquiver de la main, dont les chairs furent également entaillées.

Le commissaire qui perdait du sang abondamment, trouva néanmoins la force de se rendre dans la pharmacie d’en face. Deux témoins de la scène tragique appréhendèrent l’assassin alors qu’il tentait de se débarrasser de l’arme du crime dans la rue Béchevelin : un couteau à virole à manche noir, dont la lame faisait onze centimètres.

Des gardiens de la paix le transportaient rapidement jusqu’au poste de police de la place, où la foule ivre de colère avait déjà commencé à le massacrer.

Pierre Melani, français né de parents italiens âgé de vingt-huit ans, arrivé de Marseille depuis deux mois seulement répondit de son crime par un discours anarchiste anti-autoritaire surréaliste. Il expliquait aux enquêteurs avoir agi de la sorte sans grief particulier contre sa victime, mais uniquement contre sa qualité de policier.

Il désirait se venger d’une condamnation à une peine de six mois prison infligée en 1901 dans une maison de tolérance de Grasse, où il avait été conduit pour des escroqueries, des vagabondages et ports d’armes prohibées.

Le commissaire Montial fut transporté jusqu’à la salle Sainte-Marthe de l’Hôtel-Dieu ; il mourut d’une septicémie péritonéale dans la soirée du 2 septembre suivant.

Le 7 décembre, la cour d’assises du Rhône condamna Melani à la peine de mort ; il fut cependant gracié le 28 janvier suivant et écopa des travaux forcés à perpétuité.

Le 18 juillet, sous une bonne escorte de pénitenciers coloniaux de la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, Melani embarqua à bord du Loire avec un convoi de 231 forçats et 154 relégués en direction des Îles-du-Salût, au bagne guyanais.

Le forçat mourut le 11 septembre 1907 durant sa détention.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Conception — Direction

Né le 17 septembre 1850 à Strenquels (Lot) de Étienne Montial et Jeanne Breil (cultivateurs) ; époux de Catherine Sanadre, père d’une fille adoptive.

Vétéran de la guerre de 1870-1871, engagé volontaire pour une durée de huit ans de service militaire. M. Pierre Montial fut affecté successivement comme commissaire de police au Creusot, au Mans, à Bar-le-Duc, à Rouen, à Marseille (XIe), à Caen (1887-1903 où il officia en qualité de commissaire central, et enfin à Lyon (1903-1906).

Décrit comme un homme d’une bonté proverbiale, populaire auprès des habitants de La Guillotière, Pierre Montial était en poste depuis seulement trois ans. Il assurait paternellement ses fonctions, et était connu pour effectuer des dons aux miséreux emmenés au commissariat pour des faits mineurs.

Inhumé dans un caveau familial au cimetière de Lanzac près de Souillac (Lot).

Sources et références

État civil du Lot, Strenquels, acte de naissance 1850-25 — Dossier individuel de bagne FR ANOM COL H 723 — Le Petit Parisien du 19/07/1907 “En route pour la Guyane !” — La Lanterne du 08/12/1906 “Lyon : condamnation à mort” — Le Salut-Public du 07/12/1906 “Assises du Rhône : l’assassinat du commissaire Montial” — Le Salut-Public du 01/09/1906 “Tentative d’assassinat d’un commissaire de police”

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