Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Louis MOREAU

Victime du Devoir le 28 mai 1907

Département

Paris (75)

Affectation

Police Municipale (PP) — Paris 18ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du mardi 28 Mai 1907, plusieurs coups de feu furent tirés sur la voie publique, à la sortie d’un débit de boissons de la rue de l’Ourcq dans le 19e arrondissement de Paris.

Nicolas Courtz, vingt-six ans, repris de justice désoeuvré et alcoolisé, venait de tirer dans un premier temps à une reprise sur un homme avec lequel il s’était pris de querelle au sujet d’une jeune femme. Puis il tira de nouveau à trois reprises, au jugé, sur des riverains qui venaient d’assister à la terrible scène et venaient pour le maitriser. Deux personnes étaient blessées, sans gravité.

Alertés par les détonations et la clameur publique, les agents Tardieu, Chevalier et Moreau poursuivirent le malfaiteur jusqu’à l’intersection de la rue de Flandre.

Le forcené tira sur l’agent Tardieu, sans l’atteindre. L’agent Moreau le projetta alors au sol pour le maitriser en le saisissant à la gorge. Courtz tira encore une fois à bout touchant sur le policier qui s’affaissa, agonisant. Son revolver n’étant plus chargé, Courtz fut maitrisé.

Soigné à la pharmacie Vergelot toute proche, le sous-brigadier Louis Moreau, quarante-deux ans, décédait sur place, tué par le projectile qui l’avait atteint dans la région du coeur.

Son corps fut transporté jusqu’au poste de police de la rue de Nantes où plusieurs centaines de parisiens se manifestèrent en signe de solidarité, et pour réclamer la mise à mort immédiate de l’assassin.

Au terme d’un interrogatoire où Courtz se félicitait d’avoir “enfin décollé un agent”, exhibant fièrement un signe “mort aux vaches” tatoué sur sa main gauche, un service d’ordre fut mis en place pour sécuriser le convoi devant le transporter jusqu’au dépôt.

Connu des services de justice, Courtz avait été envoyé cinq ans en maison de correction dès l’âge de quinze ans, à la suite d’un vol aggravé ; libéré en 1900, il enchainait les condamnations pour des vols et des agressions, jusqu’en 1902 où il écopait aux assises d’une peine de dix ans de prison pour coups et blessures ayant entrainés la mort. Il venait d’être gracié en mars de cette même année et mettait sinistrement à profit cette nouvelle liberté.

Le Dr Vallon, médecin-aliéniste qui l’eut examiné pendant trois mois, attestait que l’état mental de Courtz, alcoolique invétéré, devait conduire à son irresponsabilité pénale.

Le 26 octobre suivant, M. Larcher, juge d’instruction, rendait une ordonnance de non-lieu et fit procéder à son internement perpétuel dans un asile.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 1er décembre 1864 à Ouzouer-sous-Bellegarde (Loiret) de Auguste Moreau et Adèle Harrault ; époux de Joséphine Dège ; père d’un enfant.

Incorporé le 3 novembre 1887 au 7e bataillon d’artillerie de forteresse, Louis Moreau fut libéré du serve militaire le 12 septembre 1889. Après avoir été employé pendant quelque temps à la compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, il entra à la Préfecture de police le 16 décembre 1892 comme gardien de la paix au 19e arrondissement ; promu sous-brigadier le 19 cctobre 1906.

Il avait un frère gardien de la paix au 18° arrondissement et demeurait 3 rue Général-Brunet. Inhumé le 1er juin suivant, au cimetière du Montparnasse, dans le tombeau des Victimes du devoir.

Sources et références

Le Parisien du 27/10/1907, “Nicolas COurtz va être interné” — La Lanterne du 20/10/1907, “Le drame de la rue de l’Ourcq — Le Petit Parisien du 01/06/1907, “Les obsèques du sous-brigadier Moreau” — L’Humanité du 30/05/1907, “Le meurtre de la Villette”

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