Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Michel GRILLET

Victime du Devoir le 10 août 1910

Département

Rhône (69)

Affectation

Police d'État — Lyon

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la journée du mercredi 10 août 1910, deux anciens détenus de la prison Saint-Joseph à Lyon (Rhône) qui squattaient les cabanes en bois près des usines Michel Félizat au port de La Mouche, décidait de rejoindre la petite ville d’Oullins par le bac-à-traille, pour la sortie des ateliers.

Anonymes parmi la foule d’ouvriers qui s’attablaient aux cafés de la Place Baudin, Jacques Lambert dit le rouquin, vingt-six ans, et Jean-Baptiste Antony, vingt ans, écoulèrent ainsi un lot de fausses pièces de cinq francs.

Un cafetier remarquait la supercherie et rapporta aussitôt les faits à deux agents de police qui allaient prendre leur service.

Ils repéraient le rouquin et son complice au café Latour, au n°150 de la Grande-Rue ; les escrocs résistèrent et refusèrent d’être interpellés.

Les policiers furent assistés de personnes de bonne volonté. Antony fut maitrisé avec leur concours, mais le rouquin parvint à prendre la fuite, suivi de près par l’un des agents.

Dans le chemin de la Sarra, Lambert, qui avait préparé une arme de poing, tira à deux reprises sur le gardien de la paix Michel Grillet, trente-huit ans. Transporté à la pharmacie Cuilleret, N°157 Grande Rue d’Oullins, il succomba rapidement.

Traqué par la population à travers champs, Lambert n’hésita pas à faire feu en direction du groupe de poursuivants et blessait l’un d’eux. Le collègue de l’agent tué ripostait avec un fusil qui lui fut remis à l’improviste et le blessait aux jambes en retour.

Lambert fut repéré alors qu’il se dissimulait dans l’encoignure du portail de l’hospice Saint-Thomas d’Aquin. Touché aux jambes, et se voyant pris au piège d’une foule indignée, Lambert se fit justice lui-même en se tirant une balle dans la tempe droite. Il mourut deux jours plus tard à l’hôtel-Dieu sans avoir repris connaissance.

Le 19 novembre, la cour d’assises du Rhône acquitta Antony pour l’accusation d’émission de fausse monnaie. Il restait toutefois écroué à la prison de Saint-Paul, condamné à six mois d’emprisonnement au titre de la seule détention de fausse monnaie, à savoir un lot de cinq pièces au moment de son arrestation.

Dans le sillon des perquisitions fructueuses menées aux domiciles de Lambert, les enquêteurs avaient déterminé que le bandit agissait pour le compte d’une bande organisée aux menées subversives anarchistes et confondaient un certain Jules Chazeaud, orateur bien connu des réunions publiques lyonnaises, ancien secrétaire général de l’union des syndicats ouvriers du Rhône. Ce dernier qui comparaissait avec Antony était néanmoins acquitté du chef de fabrication de fausse monnaie.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 5 juin 1872 à Valernes (ex-Basses-Alpes ; Alpes-de-Haute-Provence) de Michel Grillet et Joséphine Masse.

Michel Grillet était l’ainé d’une famille de sept enfants ; époux de Joséphine Jouve ; père de deux enfants dont le cadet, âgé de quatre mois, décédait le matin même de ses obsèques.

Soldat de 2e classe au 55e régiment d’infanterie en garnison à Aix-en-Provence, il était membre de la police d’État de Lyon depuis le 1er juin 1900, et aussitôt affecté au commissariat d’Oullins. Inhumé au cimetière d’Oullins dans une concession perpétuelle aux frais de la ville.

Sources et références

État civil Oullins, acte de décès n°1910-114 — Le Petit Caporal du 22/11/1910 “Tribunaux : l’assassinat d’un agent” — Le Petit Parisien du 14/08/1910 “Les obsèques de l’agent Grillet” — Le Petit Parisien du 12/08/1910 “Les faux monnayeurs d’Oullins” — Le Courrier de Saône-et-Loire du 13/08/1910 “Le drame d’Oullins”

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