Jean PAPINI

A l’aube du 4 janvier 1924, un dispositif d’interpellation était mis en place à Finosella par la 9e brigade mobile de la police judiciaire d’Ajaccio (Corse-du-Sud), renforcée par la gendarmerie locale. La PJ visait l’interpellation d’un duo de malfaiteurs redoutables, recherchés depuis deux ans pour le meurtre du gendarme Caillaud à Sari-d’Orcino et tentatives de meurtres : Antoine-Dominique Rutili, et André Spada, vingt-sept ans tous deux.

Après avoir abattu leurs hôtes, soupçonnés de trahison, les bandits confrontèrent les policiers. Tandis que Spada parvint à éviter le dispositif, Rutili tira le premier. L’inspecteur de police Jean Papini, trente-cinq ans, fut atteint mortellement à la tête. Les inspecteurs Suzzoni et Aquaviva, ainsi que le gendarme Canale étaient blessés. Rutili fut interpellé au terme d’une rude lutte avec les gendarmes, encore porteur d’un fusil deux coups de marque Hammerless et d’un pistolet automatique cal. 9mm.

Le 25 février 1925, Rutili fut condamné à la peine de mort par la cour d’assises de Bastia ; il était gracié le 11 juin suivant et sa peine commuée aux travaux forcés à perpétuité en colonie pénitentiaire de Guyane Française. Il fut cependant libéré en 1952 et mourrait en 1973.

Après près de dix ans de cavale, confondu dans une nouvelle série d’attaques à main armée sanglantes, Spada était interpellé chez ses parents en 1933. Condamné à mort le 5 mars 1935 par la cour d’assises de Bastia, la peine était exécutée par guillotine le 21 juin suivant.