Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Georges DECOUR
Victime du Devoir le 10 mars 1944
Département
Haute-Savoie (74)
Affectation
Sécurité Publique — Annecy
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Au cours de la nuit du jeudi au vendredi 10 mars 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et d’une intense activité de la Résistance intérieure française au maquis des Glières, l’intendance de police de Haute-Savoie avait pris la décision de déployer le Groupe Mobile de Réserve (GMR) “Aquitaine”, en sus d’un important dispositif d’encerclement du plateau.
Informé de la situation, le P.C. du maquis commandé par Tom Morel décidait d’une attaque de l’Hôtel de France à Entremont, où l’unité de maintien de l’ordre commandée par Grégoire Lefèbvre, cinquante-et-un ans, venait d’être stationnée.
Malgré les conventions secrètes décidées entre le GMR et les chefs du maquis pour éviter toute effusion de sang français, les excès de zèle d’un officier du GMR provoquèrent une confrontation.
Au cours d’une entrevue houleuse à l’hôtel, tandis que le personnel policier fut neutralisé, le commandant Lefèbvre, menacé d’être fait prisonnier pour trahison, tuait le lieutenant Morel et fut abattu en retour. La scène provoqua la surprise générale et une intense fusillade incontrôlée.
Georges Decour, quarante-cinq ans, chef du P.C. du bataillon de Glières, fut mortellement blessé. Bien que suspendu de ses fonctions, ce dernier portait toujours son uniforme de policier, comme il en avait l’habitude.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)
Né le 26 octobre 1898 à Genève (Suisse) ; marié et père de trois enfants ; domicilié n°1 Rue Doppet à Chambéry (Savoie).
Eugène Georges Decour, dit Jo ou Géo, était un vétéran de la grande guerre au sein du 55e bataillon de chasseurs à pied. Cité à l’ordre du régiment pour son sang-froid exemplaire au cours d’une bataille le 20 octobre 1918 en qualité de mitrailleur, il reçut la Croix de guerre avec étoile de bronze, la médaille de la Victoire et la médaille commémorative 1914-1918.
Entré dans la police municipale de Chambéry le 11 novembre 1926, promu sous-brigadier le 1er octobre 1937, il fut arrêté par les autorités de Vichy le 10 juillet 1943 et interné au camp d’internement de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne), et suspendu de ses fonctions. Après avoir rejoint le maquis des Glières sous les ordres du Lieutenant Tom Morel, ce dernier le nommait chef du poste de commandement du bataillon. Sa forte personnalité, son âge et la tenue de policier qu’il portait quotidiennement en faisant un élément particulièrement respecté.
Plein d’allant et d’une activité exceptionnelle, il a très tôt contribué subversivement à la Résistance, permettant à l’occasion de son service des évasions et des sabotages ; il gardait sa tenue de policier dans le camp.
Homologué sous-lieutenant des forces française combattantes (FFC) – Noyautage des Administrations Publiques/Police (NAP) et des forces françaises de l’intérieur (FFI) ; médaillé de la Résistance.
Sources et références
Journal officiel de la République française, 12 mai 1948, p.13/64 (homologuation) — “Policier sous Vichy : obéir, résister ?” par Michel Salager – Société Lyonnaise d’Histoire de la Police – p. 317 — Arch. dép. Savoir, matricule 1918-408 — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 163902 (FFI, FFC).
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Je lis dans un autre exposé quelque peu tendancieux, que le commissaire aurait bénéficié d’une faveur de promotion de la part de René Bousquet. et d’ajouter ” Excusez du peu”
Précision historique: la promotion signalée relevait simplement d’un reclassement de carrière dans le cadre de l’ancienneté. En outre le commissaire n’a jamais eu le moindre contact avec le secrétaire général de la police de l’époque.