Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Raymond RODON
Victime du Devoir le 19 août 1944
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris - Services Techniques
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
À l’aube du samedi 19 août 1944, répondant à l’appel à l’insurrection du Comité de Libération de la Police précédant l’avancée des forces alliées dans la capitale, de nombreux agents des différents groupements de Résistance constitués s’emparaient de la Préfecture de police, et prenaient des positions stratégiques dans et aux abords de leurs commissariats pour participer aux combats.
Deux policiers se portaient volontaires pour assurer la liaison avec les alliés et leur livrer de précieux renseignements sur les positions ennemies. Afin de pouvoir franchir les barrages allemands, Raymond Rodon, vingt-huit ans, et Louis Huet, trente-et-un ans, revêtaient leurs uniformes de sapeurs-pompiers dont ils avaient également la qualité, et empruntaient un véhicule du service munis d’un laissez-passer “spécial feu”.
Alors que le duo parvenait jusqu’au bourg de Crespières dans les Yvelines, ils furent victimes d’une délation et capturés par un officier allemand de la Shutzstaffel (SS) dont la section battait en retraite. Ils furent retenus captifs sous un hangar de la ferme de Vaulluceau, puis fusillés sommairement dans le bois de Bailly au lieu-dit La Grille de Maintenon.
Les corps des policiers furent découverts le 26 octobre suivant dans une fosse. Le 7 mars 1945, après enquête, le tribunal civil de Versailles établissait officiellement leurs décès en date du 19 août 1944.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 21 septembre 1915 à Paris (XIVe) de René Rodon, retraité de police, et Marie Vaysse ; époux de Marcelle Le Chêne et père d’un enfant.
Engagé volontaire chez les sapeurs-pompiers de Paris de 18 à 21 ans, Raymond Rodon entrait à la Préfecture de police en qualité de gardien de la paix en 1941 ; et obtenait la spécialité de motocycliste en 1942, puis fut versé aux services techniques avec la qualité de chauffeur en 1943. Sous l’Occupation, il adhéra au réseau de Résistance “L’Honneur de la Police”.
Mention “Mort pour la France” (MPF) ; homologué Lieutenant des forces françaises de l’intérieur (FFI) ; cité à l’ordre de la Nation (CN) ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume (LH).
Sources et références
Arch. PP SMAC, série KC, photo restaurée via MyHeritage.fr — État civil de Paris (XIVe), acte de jugement de décès N°1945/1469 — Musée de la Résistance en ligne: Stèle à la mémoire des deux gardiens de la paix — Le Maitron, fiche RODON Raymond : https://maitron.fr/spip.php?article181972 — Doc. Luc Dudolph “Au coeur de la préfecture de police : de la Résistance à la Libération, 3ème partie” — Site Mémoire des Hommes (FFI, MPF) — JORF du 20/12/1944 (CN) — JORF du 02/01/1945 (LH)
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