Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commandant régional de police

Bernard SAGUEZ DE BREUVERY

Victime du Devoir le 17 novembre 1944

Département

Puy-de-Dôme (63)

Affectation

GMR Auvergne — Clermont-Ferrand

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 6 juin 1944, le Commandant de police Bernard Saguez de Breuvery, commandant régional des Groupes Mobiles de Réserve de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) fut convoqué et mis en état d’arrestation par la schutzpolizei puis remis pour interrogatoire à la Gestapo locale.

Soupçonné de menées subversives en faveur de la Résistance, M. Saguez de Breuvery s’était effectivement attaché à ce que les policiers sous ses ordres n’entreprennent pas d’actions d’envergures contre les résistants du maquis.

Les quelques opérations secondaires entreprises n’ont jamais donné les résultats exigés par l’intendance de police et les autorités allemandes. La plupart de ces actions se sont soldées par des échecs, les résistants ayant été prévenus de l’arrivée des forces de police.

Fort de ce constat, l’intendance demandait au gouvernement de Vichy de substituer les policiers par des formations de miliciens. Régulièrement confronté à ces revers, le Commandant Saguez de Breuvery laissait l’impression d’un homme évoluant dans un climat qui n’était pas le sien et dans un milieu dont il n’approuvait pas l’attitude.

Lors d’une entrevue virulente avec l’intendant de police Armand Mayade, il aurait ouvertement fait connaitre ses opinions antiallemandes, le conduisant à son inéluctable arrestation. Détenu au 92° RI à Clermont-Ferrand jusqu’au 19 juillet 1944, il fut transféré sur Compiègne, puis déporté jusqu’au camp de concentration de Neuengamme en Allemagne sous le matricule 40478.

Le 17 novembre 1944 il décède à quarante-huit ans d’une scepticémie générale contractée consécutivement à ses conditions de détention. L’ex-intendant Mayade était condamné à mort par la cour martiale et fusillé en octobre 1944 pour intelligence avec l’ennemi, arrestations arbitraires, violences et pillages.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Commandement — Officiers de police

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

MED - Mort en Déportation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 28 décembre 1895 à Granville (Manche) de Jules Saguez de Breuvery (chef de bataillon, Officier de la Légion d’Honneur) et de Lucie d’Arodes de Tailly ; époux de Audrey Mauranges de Lavareille.

Militaire de carrière engagé volontaire comme soldat de 2e classe dans l’infanterie – campagne contre l’Allemagne du 22 mars 1915 au 30 septembre 1919.

Blessé au combat, il fut évacué le 13 janvier 1917 ; cité à l’ordre de la brigade en qualité d’aspirant chef de section ; décoré de la Croix de guerre – étoile de bronze.

Nommé successivement sous-lieutenant, lieutenant, puis capitaine de réserve au centre de mobilisation d’infanterie n°213, au terme de 19 années de services armées. Rappelé à l’activité au dépôt le 2 septembre 1940 puis démobilisé le 5 novembre suivant.

Le 28 janvier 1941, Bernard Saguez de Breuvery est nommé chef de camp de Saint-Paul dans la Vienne, en qualité de régisseur des dépenses. Initialement destiné à l’accueil des réfugiés, le camp devient un centre de séjour surveillé pour “indésirables français”. Il demande dès lors à intégrer la Police Nationale en qualité de Commandant de gardiens de la paix au Groupe Mobile de Réserve “Maguelone”, près de Montpellier (Hérault), en août 1942.

Il est par la suite nommé Commandant Régional à Toulouse en mai 1943, puis à Clermont-Ferrand en novembre de la même année, où il est rapidemment soupçonné de menées subversives en faveur de la Résistance Intérieure Française par l’intendant de police.

Ses actes de sabotages provoque son arrestation et sa déportation vers les camps de la mort (voir circonstances).

Mention “Mort pour la France” et “Mort en Déportation” ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1934.

Sources et références

Crédit photo : wikipedia ; sublimée et colorisée via “My Heritage”
Archives du Calvados, matricules militaires, n°1289 – 1915, Saguez de Breuvery, Bernard Jean Ernest Marie
Site polices.mobiles.free.fr, biographie non créditée

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