Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Jules NOUTOUR

Victime du Devoir le 01 février 1945

Département

Nord (59)

Affectation

Sécurité Publique — Lille / Fives

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 1er septembre 1943, alors qu’il était entré dans la clandestinité dans le contexte de l’Occupation allemande, Jules Noutour, quarante-cinq ans, gardien de la paix à Lille-Fives (Nord), fut arrêté par la police de sûreté allemande (Sipo-SD).

Révoqué deux ans plus tôt pour avoir tenu des propos anti-allemands, il était effectivement à la manoeuvre d’une filière d’évasion des prisonniers de guerre et de renseignement (voir biographie).

Son épouse et sa fille, mineure de quatorze ans, furent également arrêtées. Cette dernière, en raison de son jeune âge, fut relâchée le 16 septembre.

Interrogé par Kurt Kohl, inspecteur de la Sipo-SD à La Madeleine et torturé atrocement, Jules Noutour fut ensuite condamné par un tribunal militaire allemand à 20 ans de travaux forcés. Il était déporté le 27 janvier 1944 et trouva la mort au camp de Gross-Rosen le 1er février 1945.

Son épouse fut internée cinq mois à la prison de Loos, puis transférée à Essen, Ravensbrück, et Mauthausen. Elle fut libérée au printemps 1945.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

MED - Mort en Déportation

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 12 décembre 1897 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) de Alexandre Noutour et Palmyre Dubosquelle. Marié à Jeanne Potié ; père d’une jeune fille fille de quatorze ans Janine.

Brosseur (domestique d’Officier) ; incorporé au 110e régiment d’infanterie pour la campagne contre l’Allemagne du 9 janvier 1916 au 17 juillet 1918, date de sa capture lors d’une mission de reconnaissance ; prisonnier de guerre du 18 juillet 1918 au 25 novembre 1918. Libéré avec le grade caporal, il bénéficie d’une pension militaire partielle ; médaille militaire ; croix de guerre ; il fut cité à l’ordre du régiment : “Jeune soldat plein d’entrain ; a pris le commandement d’un groupe de camarades privés de ses chefs, et l’a entrainé vers les lignes ennemies sous un feu violent de mitrailleuses”.

Télégraphiste à Dunkerque, il s’engage dans la police municipale de Lille le 1er octobre 1922 en qualité de gardien de la paix au commissariat de Fives. Opposé à sa hiérarchie et réfractaire à l’administration du régime Vichy, il est affecté à un simple poste de policier municipal.

En juillet 1941, lorsque le gouvernement de Vichy dissout les associations professionnelles, Jules Noutour fait paraître un communiqué dans les postes de police pour protester contre cette mesure en demandant à ses camarades « d’être calmes en attendant des jours meilleurs ». Cette publication a entraîné en décembre 1941 sa révocation de la police par le préfet Fernand Carles.

La dissolution du syndicat policier dont il était le président, les révocations, la sociabilité policière, favorisent la construction d’un groupe de policiers résistants autour de Jules Noutour. Il organise une filière d’évasion avec l’aide de ses collègues résistants parisiens du “groupe Valmy – Armée Volontaire” et fonde avec Natalis Dumez, maire de Bailleul, l’organe de presse clandestine “La Voix du Nord” dont il assure lui même la plupart des tirages.

Engagé volontaire pour la durée de la guerre aux forces françaises combattantes, réseau Gloria du 1er janvier 1942 au 1er février 1945, date de son décès en déportation (voir circonstances), Jules Noutour était agent de renseignement P2 chargé de missions de 1ère classe ; homologué au grade de Lieutenant.

Mention “Mort pour la France” ; mention “Mort en Déportation” ; homologué au titre des “Déportés, Internés de la Résistance” ; médaillé de la Résistance Intérieure Française par l’ordre de la Libération.

Sources et références

Arch. Dép. 62, matricules militaires, N°3175 classe 1917, recut. Lille

La clandestinité en Belgique et en zone interdite (1940-1944), par Robert andenbussche

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