Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commandant de police

Adolphe HERRY

Victime du Devoir le 25 septembre 1946

Département

Nord (59)

Affectation

CRS N°11 — Lille / Lambersart

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Circonstances

Cause du décès

Maladie ou blessure contractées à l'occasion du service

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 9 août 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et de l’avancée des forces alliées, deux agents de la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) se rendaient au casernement du Groupe Mobile de Réserve de Lille (Nord) pour procéder à l’arrestation du commandant de police Adolphe Herry, trente-sept ans, effectivement impliqué dans de très nombreuses actions en faveur de la Résistance (voir biographie).

Immédiatement conduit au siège de la “Gestapo”, il fut inlassablement interrogé sur ses relations avec les agents du “War Office”, les réseaux de renseignements et d’action franco-britanniques et les organisations de Résistance, auprès desquels il s’était effectivement rapproché depuis le début de son entrée en fonction dans la police.

Retenu dans un cachot pendant près d’un mois, il fut atrocement torturé mais ne parla pas. Son destin semblait scellé lorsque le 1er septembre il fut conduit avec plusieurs condamnés à mort par un convoi de camions à destination de la gare de Tourcoing, pour une évacuation programmée pour l’Allemagne.

Le convoi fut finalement ralenti puis stoppé à Bruxelles par les manoeuvres de la résistance belge et l’avancée des troupes alliées. Il fut libéré au terme d’une négociation de prisonniers et retourne à Lille le 6 septembre ; il fut réintégré sans la moindre difficulté dans les C.R.S. et nommé commandant de groupement du Nord et du Pas-de-Calais.

Il décédait le 25 septembre 1946 consécutivement aux blessures qui lui furent infligées sous la torture.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Commandement — Officiers de police

Titres et homologations

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 4 mars 1907 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; fils de Adolphe Herry (cordonnier) et de Mélanie Duwicquet ; époux de Simone Lejeune (ménagère) ; père de trois enfants. Instituteur lorsque la guerre éclate, Adolphe Herry est mobilisé au 51e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés avec le grade de Capitaine de réserve.

Le 20 juin 1940, il est fait prisonnier et interné au camp militaire de Dinan, et s’en évade deux mois plus tard pour rejoindre sa famille à Audinghen. Il s’emploie aussitôt avec un groupe de camarades officiers de réserve à des sabotages destinés à nuire aux occupants allemands.

Paralèllement, il met à profit son emploi temporaire en mairie pour fournir de fausses cartes d’identité à des prisonniers évadés en errance dans le Boulonnais, et organise le passage de jeunes désireux de gagner l’Angleterre.

Surpris par une patrouille allemande en octobre 1940 alors qu’il cherche à établir les plans des fortifications côtières de l’ennemi du Gris-Nez, il est confronté pour la première aux rudes interrogatoires de la Gestapo. Accusé d’espionnage, il est libéré faute d’éléments probants.

En novembre 1941, il subit une perquisition à son domicile après avoir tout juste eu le temps de dissimuler des armes et un poste TSF. L’action résistante dans la région est difficile, le recrutement pour former des groupes est impossible et les hommes pressentis se dérobent.

Sérieusement compromis par les bavardages de jeunes gens qu’il avait renseignés pour le passage vers Londres et se sachant surveillé, il décide de s’éloigner et s’installe avec sa famille quelques cent kilomètres plus au sud du Pas-de-Calais, à Auxi-le-Château.

Début 1942, il est réintégré dans son cadre d’origine, et obtient un poste d’instituteur à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Quelques mois plus tard, il apprend que des possibilités de commandement sont offertes aux officiers de l’armée d’armistice dans des unités de maintien de l’ordre en cours d’installation en zone occupée.

Après six mois de stage à l’école de police d’Aincourt (Seine-et-Oise), il est nommé commandant du G.M.R. “Flandre” à Lille (Nord) où il oeuvre pour la Résistance Intérieure Française.

En septembre 1943, il est volontaire pour l’organisation franco-anglaise du Capitaine Michel (Réseau-Sylvestre-Farmer) et intègre le Noyautage des Administrations Publiques – Police en tenue de Lille (G.M.R. Ecole de Police — Garde des Communications).

Il couvre et participe aux activités de clandestines de transports d’armes, d’explosifs, de postes émetteurs, de parachutistes ; hébergement et nourriture de prisonniers et réfractaires qu’il enrôle dans les G.M.R ; renseignements sur les itinéraires et dates des patrouilles de police et rafles ; liaisons automobile et motocycliste entre les groupes du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de l’O.F.A.C.M. et entre ceux-ci et l’organisation centrale à Paris.

Il procure aux principaux chefs de l’O.F.A.C.M. des équipements complets de G.M.R. qui facilitent grandement leur tache en leur permettant d’approcher les ouvrages militaires ainsi que tous les endroits gardés militairement, de circuler sans ennuis après le couvre-feu, etc.

Le 18 Juillet 1944, il participe à l’incendie des bureaux du. Service du Travail Obligatoire à Lille et à l’extraction de tous les dossiers. Quelques jours avant son arrestation, il coupe la voie ferrée Lille – Ypres à St André avec un millier de G.M.R. armés.

homologué militaire des forces françaises Combattantes (réseau Sylvestre-Buckmaster) et aux Forces Française de l’Intérieur , médaillé de la Résistance Intérieure par l’ordre de la libération le 31/03/1947 ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Sources et références

Photo restaurée via MyHeritage.fr – Site des Polices Mobiles (free.fr), biographie d’Adolphe Herry (non créditée) et Mémoire de proposition pour la médaille de la résistance Française – .Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 292134

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