Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Henri AMIEL
Victime du Devoir le 23 mai 1950
Département
Bouches-du-Rhône (13)
Affectation
Sécurité Publique — Salon-de-Provence
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la soirée du lundi 22 mai 1950, des bandits sont surpris par des riverains vigilants en train de forcer la demeure attenant au garage Castellan sur le Cours Gimon à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). La clameur publique provoque l’intervention de trois gardiens de la paix du commissariat voisin, basé au Septier.
Alors que les malfaiteurs dérobent à la hâte une traction 11cv et parviennent à prendre la fuite, l’un d’eux feint de quitter dans l’indifférence sa position de guetteur en enfourchant calmement sa moto ; il fait cependant l’objet d’une vérification d’identité.
Les agents Gontier, Amiel et Blanc transportent sans incident le suspect très coopératif jusqu’au commissariat. Ils ne savent pas qu’il s’agit de Marcel Ythier, dit Marcel le marseillais, vingt-six ans, fugitif évadé de la maison d’arrêt d’Auxerre, condamné aux travaux forcés à perpétuité après une série de vols à main armée sanglants.
Alors que le bandit n’a pas encore fait l’objet d’une palpation de sécurité et qu’on lui demande de vider ses poches, il saisit l’occasion. Il exhibe d’une poche intérieure un revolver et tire à trois reprises sur le gardien de la paix qui lui faisait face : Henri Amiel, trente ans. Ythier prend aussitôt la fuite.
La 9e brigade mobile de la Police Judiciaire de Marseille, conduits par le Commissaire Trucchi, renforcée par près de cinq cents hommes composés d’agents de la C.R.S. locale, et des gendarmeries environnantes, procède à l’inlassable traque du meurtrier toute la nuit durant.
Parallèlement, elle fait le rapprochement avec une bande de malfaiteurs menée par le duo Paul Grimaldi et Ythier. Elle exploite les informations déterminantes d’un indicateur interpellé pour vol à Aix qui reconnait sa participation dans plusieurs vols qualifiés avec la bande ; et lequel révèle l’adresse de leur repaire dans une paisible rue de cette même ville. La souricière tendue par la PJ permet l’interpellation de Grimaldi en personne au volant de la traction volée à Salon !
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’agent Amiel succombe à ses blessures à l’hôpital de Salon.
Les recherches se concentrent entre Salon et Aix. Le 24 mai, repéré par deux motards de la gendarmerie de Lambesc, Ythier abat l’adjudant-chef Fauchier et le gendarme Buisson. Frappée d’indignation, la population locale rejoint les effectifs de police dans leurs recherches. Dès l’aube du lendemain, Ythier est de nouveau repéré par des adolescents sur la route de Saint-Cannat. Après une brève fusillade qui ne fait aucun blessé, il est pris par les C.R.S déployés en tirailleurs dans les champs. Le meurtrier se montre particulièrement arrogant et cynique.
Le 1er février 1951, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamne Ythier à la peine de mort. Il est exécuté par guillotine à l’aube du 13 novembre de la même année.
Le 11 février 1955, Grimaldi est condamné de son côté à 15 ans de travaux forcés par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône dans le cadre des vols sériels commis en Provence.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Né en 1920 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ; marié, père d’un enfant. 7 ans de services.
Sources et références
Qui? du 05/06/1950 “Près d’Aix, après de quatre jours de chasse au fauve, le terrible bandit Marcel Ythier, écumeur de la Provence, assassin de deux policiers, est repris”
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