Marcel GRENIER

En septembre 1954, après un premier épisode de renforcement de leur présence, un mouvement de relève fut opéré parmi les compagnies républicaines de sécurité (CRS) de métropole, déployées depuis deux ans dans le cadre des « opérations engagées contre les rebelles en vue du rétablissement de l’ordre en Algérie. »

Près de la frontière tunisienne, les populations du douar de La Calle (actuelle El Kala) rapportaient de nombreux incidents. Des groupes de plusieurs dizaines d’individus armés, circulant parfois en uniformes, se livraient à des démonstrations guerrières, attaquaient les collecteurs d’impôts, menaçaient de mort et extorquaient les notables et les propriétaires des fermes isolées.

Faits rares jusqu’alors, des enlèvements et assassinats succédèrent désormais aux pillages. Ces exactions visaient également les populations indigènes qui coopéraient avec les français.

C’est dans ce contexte que le Groupement Opérationnel déploya dans ce secteur la CRS N°102 – Le Mans (Sarthe) avec la charge de s’opposer par tous les moyens aux agressions nocturnes des bandes de malfaiteurs, ainsi que les autorités les nommaient encore.

Pour apaiser l’inquiétude légitime des populations, le préfet du Constantinois renforçait ce dispositif d’un bataillon de chasseurs et d’un escadron de gendarmerie mobile à Gambetta et Souk-Ahras.

Dans la nuit du mardi au mercredi 20 octobre 1954, alors qu’il patrouillait avec une section de CRS à Rhum el Souk, le brigadier-chef Marcel Grenier, quarante-et-un ans, trouvait la mort accidentellement.

Il fut le premier CRS métropolitain tué en opération hors de métropole, aux prémices de l’insurrection algérienne appelée à éclater lors de la Toussaint rouge, dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre de la même année.