Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier de police
Henri FOURNIER
Victime du Devoir le 25 août 1958
Département
Val-de-Marne (94)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Vincennes
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Guerre — Terrorisme
Au cours de la nuit du dimanche au lundi 25 août 1958, dans le contexte de la guerre d’Algérie, et alors qu’un attentat venait d’avoir lieu au garage central de la Préfecture de police, un dispositif d’alerte était mis en place dans la capitale.
La présence de plusieurs individus regroupés autour de trois véhicules à l’arrêt, feux éteints, près de la cartoucherie militaire de Vincennes éveillait l’attention d’une patrouille.
A l’approche des policiers, le groupe s’éclatait. Tandis que deux agents poursuivaient des suspects, les deux policiers restés sur place furent pris sous les tirs nourris de pistolets-mitrailleurs. Le brigadier Henri Fournier, quarante-cinq ans, fut mortellement blessé.
La flagrance d’une intrusion effectuée par escalade et la découverte de plusieurs bidons d’essence répartis dans les entrepôts amenaient la brigade criminelle à accréditer la thèse de sabotages planifiés.
Elles permirent de relier ces deux attaques à des tentatives d’incendies aux dépôts de carburant du port de Gennevilliers, d’Ivry, de Vitry et sur le terrain militaire de Villacoublay dans la même nuit.
Treize arrestations opérées sur des barrages dans un temps proche de l’action furent déterminantes et en entrainèrent une trentaine d’autres.
Devenus par la suite des cibles de premiers ordres, près de quatre-vingts policiers seront tués en métropole dans des attentats, embuscades et assassinats, perpétrés entre 1958 et 1962 ; soixante-quatre tués, cent-vingt-cinq blessés pour le seul ressort de la Préfecture de police.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
Citation à l'Ordre de la Nation
Né le 18 octobre 1912 à Ussy-sur-Marne (Seine-et-Marne) ; marié, père de quatre enfants.
Henri Fournier fut mobilisé comme soldat de 2e classe en 1939, et recensé comme prisonnier au stalag XI A à Altengrabow près de la ville de Möckern.
Libéré le 24 avril 1943, il entrait à la Préfecture de police en qualité de gardien de la paix le 1er décembre de la même année ; promu brigadier le 1er novembre 1957.
Il totalisait 22 ans et 10 mois de services civils et militaires ; titulaire de cinq félicitations pour la valeur de ses services.
Mention “Mort pour la France” (MPF) ; cité à l’ordre de la Nation (CN) ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu Officier de paix à titre posthume.
Sources et références
BODMR n° 31 du 25/11/1958 — Répertoire des Dossiers Nominatifs de la Légion d’Honneur, dossier 9829PO58 — Le Monde du 26/08/1958, “Le terrorisme à Paris” — Société Lyonnaise d’Histoire de la Police, “Les policiers tués pendant la guerre d’Algérie, un silence abyssal” — Bastien-Thiry: jusqu’au bout de l’Algérie Française par Jean-Pax Méfret éd. Pygmalion — Huffpost, art. de Aït Benali Boubekeur, “Le 25 août 1958: Le FLN ouvre un second front en métropole”
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