Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Armand SUDON

Victime du Devoir le 05 septembre 1958

Département

Rhône (69)

Affectation

Sécurité Publique — Lyon

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

A la fin de l’été 1958, dans le contexte de la guerre d’Algérie, la fédération de France du Front de Libération Nationale — FLN importait le conflit en métropole ; aux violences inter-algériennes s’ajoutèrent de nombreux attentats contre les forces de l’ordre.

A Lyon (Rhône), les Renseignements Généraux signalaient l’emprise territoriale du FLN sur la population algérienne, et plus particulièrement dans le grand centre d’hébergement de la Part-Dieu.

Dans une véritable stratégie de guérilla urbaine, le FLN constituait des groupes de choc capables de châtier les traitres, d’intimider et de punir les algériens qui refusaient de payer la cotisation du mouvement, mais également de mener des actions violentes contre la police dont la charge de contrôle des logements s’était accentuée.

Ainsi, au cours de la soirée du vendredi 5 septembre 1958, Mohamed Achouri, vingt-trois ans, constitua un groupe de choc dans un garni du N°29 rue Bancel, dans le 7ème arrondissement. Suivant les instructions de Lakhdar Sahli, cadre FLN, il fomenta l’attaque simultanées de trois commissariats.

Un commando étroitement surveillé par Achouri se rendait sur la Place Jean-Macé et jaugea l’activité du commissariat. Deux groupes se formaient et contournèrent le bâtiment de la mairie dans laquelle ont été distribués les locaux de police, répartis en deux entrées dans la rue Raoul-Servant.

Salah Dehil, trente-trois ans, avisait un policier quittant le poste pour s’installer au volant d’une voiture-pie. Il saisissait un pistolet automatique 22 long rifle et tirait à plusieurs reprises sur Armand Sudon, quarante-deux ans.

Dans le même temps, un groupe tirait au pistolet-mitrailleur contre l’entrée du poste où deux de ses collègues s’apprêtaient à le rejoindre. La présence de piétons compliqua les tirs de riposte.

D’autres agents poursuivaient les assaillants qui prenaient la direction de la rue Bancel. Dehil fut interpellé alors qu’il se dissimulait dans une impasse.

Au même instant, le commissariat de la rue Marc-Antoine-Petit, à Perrache, et le poste de police de de la rue des Ramparts-d’Ainay, étaient attaqués avec des armes automatiques et des cocktails molotov. Un engin explosif improvisé était neutralisé par le service du déminage. Cinq assaillants ont été interpellés, dont deux blessés.

Transporté à l’hôpital Edouard-Herriot, le policier grièvement blessé succombait. Près de quatre-vingts policiers furent tués en métropole dans des circonstances analogues entre 1954 et 1962 ; dont trois cas à Lyon.

Le 26 juillet 1960, Dehil fut condamné à mort par le tribunal permanent des forces armées pour atteinte à la sûreté de l’Etat, assassinat et tentatives d’assassinats ; il fut exécuté 31 janvier 1961 dans la cour de la prison de Montluc.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 28 février 1916 à Saint-Chamond (Loire) de Ernest Sudon (menuisier à Oullins) et Alice Blanchard ; marié, père de trois enfants.

Armand Sudon était un ancien combattant de la guerre 1939-1940 ; prisonnier de guerre de mai 1940 à novembre 1944.

Promu brigadier de police à titre posthume ; inhumé au cimetière d’Oullins.

Sources et références

Société Lyonnaise d’Histoire de la Police – recherches documentaires – Michel Salager
Le Monde du 08/09/1958, “Un gardien de la paix est mortellement blessé”
Les groupes de choc du FLN. Marc André – Revue historique 01/2014 – T316, fasc.1 (669)

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  1. En 1958, j’avais 9 ans et j’habitais dans la même rue à Oullins (la rue Ferrer) que la famille Sudon, dont l’un des enfants Roger Sudon était un camarade de jeu. Je me souviens des obsèques de ce policier, avec le rassemblement devant son domicile d’une foule importante.

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