Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Marcel BISCH

Victime du Devoir le 08 mars 1969

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris - Compagnie Motocycliste

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du vendredi au samedi 8 Mars 1969, deux malfaiteurs inspectent les véhicules en stationnement dans la rue Servan, dans le 11e arrdt de Paris ; ils dérobent une Citroën DS modèle 21 et circulent désormais au hasard d’une autre opportunité.

Elle se présente à l’angle des rues Villiers-de-l’Isle-Adam et des Pyrénées, dans le 20e arrdt ; les bandits brisent la vitrine d’une boutique de vêtements pour y voler deux blousons de cuir encore sur leurs présentoirs.
Vers deux heures du matin, le sinistre duo circule toujours au volant de la DS volée mais il finit par attirer l’attention d’un gardien de la paix, qu’il manque de faucher alors que ce dernier leur demande de s’immobiliser.

Le véhicule immatriculé en Gironde est signalé ; deux agents expérimentés de la Compagnie Motocycliste de la Préfecture de Police viennent l’intercepter face au 131 rue Saint-Maur, en sens interdit.

Le conducteur remet fébrilement son permis de conduire, espérant sans doute à ce stade une contravention.

Mais tandis que les policiers remarquent l’absence de clef dans le contacteur, justifiant un contrôle approfondi, le conducteur exhibe un pistolet MAB 7,65 et fait brusquement feu à huit reprises.

Il tue le brigadier de police Marcel Bisch, quarante-huit ans, qui se trouvait à sa proximité immédiate et blesse très grièvement son équipier placé côté passager. Les bandits prennent la fuite à pied.

Trahi de fait par le document officiel qu’il a remis à l’agent tué, Guy Hervé, vingt-cinq ans, concentre aussitôt l’essentiel des recherches de la brigade criminelle.

Ce dernier est très défavorablement connu des services de police depuis l’âge de seize ans, notamment pour des vols à main armée et des cambriolages commis dans la capitale.

Il se savait recherché par l’autorité judiciaire, ce qui a pu le conduire à commettre le meurtre de l’agent.

En exploitant ses antécédents, les services de la Police Judiciaire sont vite convaincus de l’identité de son complice : Roger Malissard, trente-trois ans. Fils dévoyé d’une honorable famille, Malissard est interpellé sans difficulté dans un hôtel garni proche de la station de métro Chemin Vert. Il se montre très prolixe avec les enquêteurs.

La Police Judiciaire établit ainsi des liens avec une série de braquages sanglants. Deux receleurs âgés d’une vingtaine d’années sont interpellés tour à tour : Jacques Volmer et Daniel Allard.

Le 29 mai alors qu’il s’était réfugié dans l’appartement d’une prostituée sur le 18e arrdt, Hervé est interpellé sans résistance ; l’arme du crime est retrouvée au cours de la perquisition minutieuse entreprise aussitôt.

Le 28 septembre 1973, la cour d’assises de Paris condamne Hervé à la réclusion criminelle dite “à perpétuité”.

Respectivement, Volmer, Malissard et Allard écopent chacun de 7 ans, 5 ans et 3 ans de prison ferme. La peine atténuée de Malissard s’expliquait probablement par ses indications.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière

Spécialité

Unité Motocycliste

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 16 mai 1920 à Paris 14e ; marié, père d’un enfant.

Cité à l’ordre de la nation ; nommé Officier de paix à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.

Sources et références

BODMR n° 08 du 17/06/1969 — “Victimes du devoir” de Stéphane Lermercier , éd. du Prévôt, page 146 — Mémoires d’un président de cour d’assises de Jean Ullmann — Bulletin municipal officiel de la ville de Paris du 30/06/1969, page1053 — Le Monde du 01/10/1973, “Guy Hervé condamné à la réclusion criminelle à vie” — Le Monde du 28/09/1973, “Un meurtrier effacé” — Le Monde du 30/05/1969, “Guy Hervé est arrêté” — Le Monde du 11/03/1969, “Son complice est arrêté” — Le Monde du 10/03/1969, “Les occupants d’une automobile pris en chasse tirent […]”

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  1. Merci d’avoir perpétué sa mémoire, à mon cher père.

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