Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier
Raymond MARCK
Victime du Devoir le 12 août 1976
Département
Haut-Rhin (68)
Affectation
CRS N°38 — Mulhouse / Illzach-Modenheim
Circonstances
Contexte
Guerre — Terrorisme
Au cours de la journée de jeudi 12 août 1976, dans le contexte de la guerre civile au Liban, les phalanges attaquèrent un camp de réfugiés abritant des belligérants pro-palestiniens actifs à Tell al-Zaatar, situé dans les faubourgs chrétiens de Beyrouth.
Autour de l’ambassade de France, les tirs d’armes automatiques et d’obus de mortiers se multipliaient. Deux gardes de sécurité très expérimentés, détachés de la Compagnie Républicaine de Sécurité N°38 – Illzach (Haut-Rhin), mettaient à profit une accalmie pour vérifier la présence de troupes dans le parc de la résidence des pins.
Leurs mouvements provoquaient un premier tir de mortier ; l’obus vint souffler la façade de l’ambassade. Alors qu’ils cherchaient à nouveau à se réfugier, un second obus frappa leur position. Raymond Marck, trente-sept ans, brigadier et Claude Girardin, trente-cinq ans, gardien de la paix, furent mortellement blessés.
Biographie
Direction d'emploi
Compagnies Républicaines de Sécurité
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Coopération Internationale
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Né le 27 avril 1939 à Strasbourg (Bas-Rhin) de Arthur Marck et Annette Selgrad ; époux de Marie-Madeleine Frid et père d’un enfant ; domicilié Rue du Pont-d’Aspach à Schweighouse-Thann (Haut-Rhin).
Après avoir effectué son service militaire dans les régiments de parachustistes d’infanterie de marine (RPIMa), au cours duquel il fut déployé en Algérie, Raymond Marck entrait dans la Police comme gardien de la paix à la CRS N°101 de Strasbourg en 1962.
En 1975, ayant passé avec succès la difficile formation de motocycliste, il fut affecté avec cette spécialité et en qualité de brigadier à la CRS N°38.
Ce policier très connu et apprécié dans le milieu du sport mécanique participait à de nombreux rallyes, tant dans le cadre du Club Motocycliste de la Police Nationale et dans des compétitions civiles.
Volontaire pour cette mission dangereuse au Liban, Raymond Marck ne s’y trouvait affecté que depuis le 18 juillet de cette même année 1976, en compagnie d’une dizaine de collègues de la CRS N°38.
Cité à l’ordre de la Nation ; promu Officier de Paix à titre posthume ; médaille militaire ; croix de la valeur militaire avec deux citations.
Sources et références
BODMR n° 03 du 10/02/1977
“Soldats sans victoires” de Robert Pinaud, éd. Garancière (1986) — Journal officiel du 14/08/1976, page 4883, “Citations à l’ordre de la nation” Un demi-siècle au service de la République, de Robert Pinaud – éd. L’Harmattan (2013) — Les clefs du Moyen-Orient : les prémices de la guerre du Liban, la guerre civile 1975-1990 (blog)
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Très bel article, et un bel hommage …
Merci beaucoup !
Je suis son fils !
M T
Le Brigadier CRS Raymond MARCK était également un ancien Combattant Parachutiste d’AFN . Il avait notamment sauté avec le 3°RPIMa à Bizerte en 1961 où il avait gagné sa 2em citation. CRS depuis 1962 il s’était porté volontaire pour la garde de l’Ambassade de France à Beyrouth. Raymond n’était père que d’un seul enfant: Thierry né en 1972 qui a eu le malheur de perdre également sa maman en 1983, atteinte d’un cancer. Si je connais si bien la biographie de Raymond c’est que nous avions été apprentis ensemble à l’usine SACM dans la banlieue de Strasbourg, Parachutistes tous les deux en Algérie et sommes issus du 39em Stage à l’Ecole de Police de Sens. En ce triste jour de 1976 j’ai perdu un AMI, un FRÈRE.