Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Max AMOUROUX

Victime du Devoir le 26 avril 1977

Département

Alpes-Maritimes (06)

Affectation

Sécurité Publique — Nice

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la journée du dimanche 24 Avril 1977, deux cambrioleurs étaient surpris en flagrant délit d’effraction d’une villa de l’Avenue Étienne-d’Orves à Nice (Alpes-Maritimes).

Drago Koren, vingt ans, était interpellé sans incident par un équipage de police, tandis que son complice prenait la fuite, suivi de près par l’un des agents.

Plaqué au sol devant le Lycée Honoré d’Estienne-d’Orves, le malfaiteur saisissait une arme de poing et tira à plusieurs reprises pour se dégager. Il blessait mortellement le gardien de la paix Max Amouroux, vingt-sept ans ; l’infortuné policier succomba deux jours plus tard à l’hôpital après avoir subi deux opérations chirurgicales.

Le meurtrier fut identifié comme étant Branko Zuzek, dix-huit ans, et interpellé le jour même dans une chambre d’hôtel qu’il louait avec son complice. L’arme utilisée, un calibre .38 spécial, fut retrouvée en sa possession, garnie et prête à faire de nouveau feu.

L’enquête établit que Zuzek, ressortissant slovène, s’était évadé depuis avril 1976 d’un institut d’éducation surveillé. Passé par l’Allemagne où vivait Koren, son demi-frère, ils effectuèrent plusieurs cambriolages avant de gagner le sud de la France.

Il fut avéré que le policier n’a dégainé son arme administrative à aucun moment. Les témoignages relevés attestèrent que les coups de feu furent tirés en deux temps : un premier tir, puis trois autres.

Le médecin légiste conclua que ceux-ci ont été déclenchés dans un corps-à-corps alors que le tireur était en position dominante. L’expert balistique expliqua que les balles étaient trafiquées pour causer d’avantage de dommages corporels.

Le 15 Décembre 1979, la cour d’assises des Alpes Maritimes condamna Zuzek à 20 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire. Poursuivi pour le seul vol qualifié, son complice fut condamné à cinq ans d’emprisonnement délictuel. Zuzek fut libéré dès 1989, et expulsé du territoire français vers la Yougoslavie.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 9 août 1949 à Finhan (Tarn-et-Garonne) ; époux de Martine Tistounet.

Petit-fils d’agriculteurs, d’une mère au foyer et d’un père conducteur d’engins de Travaux Publics, il est l’ainé d’une fratrie de trois garçons et de cinq filles.

Désireux d’intégrer une école hôtelière, les études sont pécuniairement inaccessibles : il devient mécanicien diéséliste et effectue sa formation à l’école des Travaux Publics d’Egleton (Corrèze). Après avoir obtenu son diplôme il intègre l’Entreprise Malet, société réputée dans le sud-ouest, où il fait la rencontre de Martine, aide comptable.

Elle explique : « Lorsqu’il a été question que l’on se marie, il devait partir faire un gros chantier à Sisteron, dans la vallée du Rhône, et y rester plusieurs mois. Alors comme il ne voulait pas que l’on soit séparés aussi longtemps il a démissionné et a présenté le concours de Gardien de la Paix. Moi ça ne m’a pas tellement étonné car il était très courageux ; il avait horreur des injustices et le cœur sur la main. Gardien de la Paix, ça lui correspondait bien. »

Ainsi, Max Amouroux entre à l’école de police de Châtelguyon (Puy-de-Dôme) en 1973. Il obtient l’année suivante une affectation à Nice. Le jeune couple se marie le 22 juin 1974. Passionné de chasse mais surtout de rugby depuis son plus jeune âge, il est repéré par le club de Montauban pour ses qualités sportives indéniables au poste d’ailier. L’humilité qui le caractérise l’incite à refuser, et il préfère son club local de Finhan auquel il est fortement attaché.

Décrit comme quelqu’un d’aimable, serviable, il était malheureusement enlevé aux siens, victime du devoir : « Il m’a beaucoup manqué tout au long de ma vie et même si j’ai continué la mienne il est, et il sera toujours dans mon cœur à jamais. Lui rendre hommage et aller à Nice, même 40 ans après qu’il soit parti pour moi était une nécessité, une évidence. »

Page réalisée avec l’aimable autorisation de son épouse Martine

Sources et références

BODMR n° 06 du 18/02/1978
BODMR n° 07 du 08/06/1977
Crédit photo : Martine Amouroux (DR) — Journal officiel du 30/04/1977, page 2487, “Citation à l’ordre de la nation”Le Monde du 17/12/1979, article de Guy Porte, “Un jeune homme de 20 ans jugé pour le meurtre d’un policier”Le Monde du 18/12/1979, article de Guy Porte, “Le meurtrier d’un policier condamné à 20 ans […]”

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