Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Commissaire
Antoine BIANCARDINI
Victime du Devoir le 07 juin 1979
Département
Bouches-du-Rhône (13)
Affectation
Sécurité Publique — Marseille
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Au cours de la nuit du mercredi au jeudi 7 Juin 1979, l’ensemble du bâtiment N°3 de la cité Lamartine dans le 15ème arrondissement de Marseille (Bouches du Rhône) a été évacué, et des dizaines de policiers ont établi un périmètre de sécurité étanche. L’un des résidents, Mohamed Maaoui, cinquante-et-un ans, est en pleine crise de démence.
Devenu paraplégique à la suite d’un accident du travail survenu il y a cinq ans, il montrait depuis le dimanche dernier les premiers troubles, allant jusqu’à incendier un matelas devant la porte palière de son voisin. Admis dans un centre psychiatrique, il était revenu depuis à son domicile.
Armé d’une carabine, cet ancien combattant tire sur tout ce qui se présente à sa portée, et menace de faire sauter son appartement avec le gaz. Un marin-pompier qui avait tenté d’ouvrir la porte palière à l’aide d’un pied-de-biche a reçu deux balles dans l’aine. Un policier parlant arabe, aidé par le médecin traitant du forcené, a bien tenté de le raisonner. Mais l’homme semble avoir basculé définitivement. Depuis l’appel des riverains au standard de la police, la situation n’a cessé d’empirer.
Le commissaire principal Antoine Biancardini, chef de la 1ère brigade territoriale de la sûreté urbaine de Marseille arrive sur les lieux. À 5h07, il coordonne une entrée de force dans l’appartement. Des grenades à gaz lacrymogène sont propulsées dans l’appartement à travers les fenêtres, et la porte est enfoncée. Un chien policier est envoyé pour maitriser l’aliéné, mais les gaz désorientent l’animal.
Réputé pour sa vaillance et très estimé de ses subordonnés, le commissaire Biancardini décide de prendre les choses en main personnellement. Une lampe électrique à bout de bras, il passe alors la tête dans l’entrebâillement de la porte défoncée ; mais un coup de feu part dans la seconde et vient blesser grièvement à la tête le policier.
Après une nouvelle tentative, Maaoui est enfin maîtrisé. Il est de nouveau interné en hôpital psychiatrique.
Le commissaire principal Biancardini décède des suites de ses blessures le 9 juin suivant.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Conception — Direction
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Né le 14 juin 1942 à Toulon (Var) ; marié et père d’un enfant.
Le commissaire Antoine Biancardini devient commissaire de police en septembre 1973. Affecté à la Direction Départementale des Polices Urbaines des Bouches-du-Rhône, dans un arrondissement de Marseille, il prend finalement la tête de la 1ère Brigade Territoriale de la Sûreté Urbaine. Il était décrit comme quelqu’un de courageux, calme et serein.
Sources et références
BODMR n° 05 du 12/03/1980
Avec l’aimable contribution de son neveu, Stéphane. — JORF du 12/06/1979, page 1386, “Citation à l’ordre de la nation” — Le Monde du 11/06/1979, “Le commissaire Biancardini est mort” — Le Monde du 08/06/1979, “Faits divers”
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Mon ancien chef de service à l’Evêché de Marseille.
Un chef qui respectait ses hommes.
Un Corse de Toulon plein de courage.
Ce type de Commissaire, une rareté dans notre métier.
Que de tristesse.