Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Jean-Pierre OLIVE
Victime du Devoir le 15 avril 1981
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 17ème
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Dans la matinée du mercredi 15 Avril 1981, une bande de malfaiteurs lourdement armés attaquait une banque de la Place des Ternes à Paris (XVIIe) et s’emparait d’un butin dérisoire de trente mille francs.
Un autre braquage venait déjà de se produire, entrainant le déclenchement d’un dispositif policier ; des équipages de police se portaient à chaque carrefour important, munis de gilets pare-balle et de pistolets mitrailleurs.
Avertie par radio, une patrouille s’engageait rapidement Place des Ternes et confrontait les malfaiteurs ; ces derniers firent immédiatement feu en direction du véhicule de police avec des armes de poings et des pistolets-mitrailleurs à une trentaine de reprises.
En position de chauffeur, le gardien de la paix Jean-Pierre Olive, vingt-deux ans, était mortellement blessé par des projectiles de calibre 11,43mm.
Les bandits répartis dans deux véhicules prenaient la fuite dans des directions différentes, en provoquant de nouvelles fusillades nourries avec les forces de l’ordre.
L’enquête était confiée à la Brigade de Répression du Banditisme dirigée par le commissaire divisionnaire Serge Devos. La présence d’une femme parmi les malfaiteurs et le mode opératoire amenèrent les enquêteurs sur la piste du groupe terroriste d’extrême-gauche internationaliste Action Directe.
Jonction de plusieurs mouvements autonomes communistes révolutionnaires, l’organisation terroriste revendiquait une lutte contre l’impérialisme capitaliste, le fascisme, les symboles de la puissance de l’État, le grand patronat, aux moyens d’attentats à l’explosif, de mitraillages de façades, d’enlèvements de personnalités, etc.
Active dès 1979, cette organisation se démarquait des autres groupuscules par une organisation plus structurée, louant discrètement des appartements sous de faux noms ou par le biais d’intermédiaires peu soupçonnables, pour stocker armes, explosifs, et y produire de faux documents.
AD était également soutenue sur le plan logistique et tactique par des sections terroristes internationales. Leur unique mode de financement était les braquages effectués par des petits groupes d’hommes et de femmes, jamais revendiqués, contrairement aux attentats commis.
Malgré une instruction visant plusieurs membres d’Action-Directe, le meurtre du policier et les braquages ne furent jamais résolus.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 24 août 1958 à Rieux (Oise) de Maurice Olive (conducteur d’engins) et de Marie Labbé ; domicilié à Creil (Oise) ; époux de Brigitte Leroy.
Entré dans l’administration à l’école de police de Reims le 1er mars 1978.
Sources et références
BODMR n° 07 du 27/04/1982
BODMR n° 10 du 25/06/1981
Arch. PP SMAC, photo série KC ; restaurée et colorisée via myheritage.fr
Action Directe, par Alain Hamond et Jean-Charles Marchand (éd Seuil, 1986)
Le Monde, article du 16/04/1981, “Un policier tué à Paris après un hold-up”
Le Monde, article du 17/04/1981, “Après le meurtre d’un gardien de la paix […]”
Le Monde, article du 22/05/1981, “Un militant autonome inculpé d’homicide volontaire sur un policier”
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Jean-Pierre est entré à l’école de police de Reims en même temps que moi le 1er octobre 1979
Je me rappelle en 1982, à ma sortie du CAPU lors de ma seconde affectation, Gardien de la Paix Stagiaire en Compagnie d’Instruction au CP 17, de son portrait qui était affiché en salle de repos. Particulièrement émouvant pour les jeunes stagiaires, et un rappel à leur vigilance avec ce groupe terroriste toujours actif à l’époque sur la région Parisienne.