Gilles RIO

Au cours de la nuit du mercredi au jeudi 5 Janvier 1984, une femme blessée trouvait refuge au commissariat du centre-ville de Nantes (Loire-Atlantique) et expliquait aux policiers d’avoir été victime d’une tentative de meurtre de la part de son conjoint, Noël Legros. Visage tuméfié, elle présentait effectivement une plaie saignante à l’aine, consécutive à un coup de couteau.

Les policiers se rendaient au café de la Place du Commerce, où les faits s’étaient produits, après que Legros, alcoolisé et surexcité, eut été mis à la porte par le gérant.

Vers une heure du matin, le véhicule de l’agresseur était repéré par un équipage de police à l’angle de la Place de la Petite Hollande et de la Rue Kervegan.

Trois policiers approchèrent pour l’interpeller alors qu’il se trouvait toujours assis à la place du conducteur. Legros repérait leur manoeuvre et saisissait un fusil modifié, placé à portée de main.

Il tirait à bout touchant sur le brigadier de police Gilles Rio, trente-quatre ans. Transporté aux urgences du centre hospitalier de Nantes, il fut déclaré décédé à son admission.

Le meurtrier, qui était parvenu à prendre la fuite, s’était réfugié chez un couple d’amis, et fut interpellé le matin même. Les analyses toxicologiques révélaient que Legros avait encore 1,33 mg d’alcool par litre de sang, même quelques heures après les faits.

Le 29 avril 1986, la cour d’assises de Loire-Atlantique le condamnait à la réclusion criminelle dite à perpétuité. Ce dernier a toujours argué d’un geste involontaire, mais le témoignage d’un expert-armurier indiquant qu’une pression de 5kg était nécessaire pour actionner la détente du fusil avait fini de convaincre le jury.