Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Joseph LÉON

Victime du Devoir le 11 octobre 1984

Département

Hauts-de-Seine (92)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Puteaux

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du mercredi au jeudi 11 Octobre 1984, la brigade anticriminalité de Puteaux (Hauts-de-Seine) repérait un véhicule volé stationné sur un trottoir du quartier Bellini. A quatre heures du matin, après une surveillance discrète, les policiers constataient que deux individus montaient à bord et procédaient à leurs interpellations.

Les malfaiteurs exhibaient aussitôt des armes de poing et provoquaient une fusillade. Joseph Léon, trente-neuf ans, sous-brigadier, fut blessé mortellement par un projectile.

Venu en renfort, un second équipage parvenait à maitriser Serge Lefèvre, vingt-neuf ans, encore porteur d’un pistolet Walther P38 ; individu bien connu des services de police pour de nombreux vols qualifiés.

Lefèvre était un détenu permissionnaire évadé, condamné en 1979 à huit années de prison ferme pour plusieurs braquages. Les récentes réformes judiciaires lui avaient permis de bénéficier d’une sortie anticipée au mois de mars de la centrale de Poissy dans les Yvelines. Il désignait son complice.

Le 20 octobre, Alain Teixeira, trente-cinq ans, était interpellé Place Clichy à Paris alors qu’il retrouvait l’une de ses maitresses, et laquelle faisait l’objet d’une surveillance par la Brigade de Répression du Banditisme.

L’expertise balistique établit qu’il s’agissait bien de l’auteur des coups de feu mortels, au moyen d’un .357 magnum.

Le 30 Janvier 1986, la cour d’assises des Hauts-de-Seine condamnait Texeira à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour le meurtre du policier, avec une mesure de sûreté de 16 ans.

Lefèvre écopait d’une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour tentative d’homicide avec une peine de sûreté de 13 ans.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 10 novembre 1945 à Saint-Leu (La Réunion) ; marié, père de deux enfants. Joseph Guy Léon est entré dans l’administration le 1er février 1973, après un engagement de 8 ans dans la marine nationale, d’abord dans le cadre de son service obligatoire à Madagascar puis à la Flotte de Toulon ; où il rencontre sa future épouse Odette.

Il fut affecté le 3 septembre 1979 à la surveillance du métro parisien puis à sa demande, le 1er octobre 1984, à la Brigade Anti-Criminalité des Hauts-de-Seine.

Propose de sa fille Christel : « Mon père adorait son métier, je pense. C’était un homme d’action. Après la Marine Nationale, la Police était pour lui une évidence, je suppose. Une chose est sûre, il ne s’imaginait pas vivre vieux et il abordait la quarantaine avec quelques difficultés. Il ne supportait pas l’idée qu’il puisse finir dans un fauteuil roulant. Il était en pleine forme mais se demandait comment il ferait plus tard pour continuer à courir derrière les malfaiteurs. A la maison il décompressait en jouant de la guitare (Brassens), et je chantais avec lui. Merci de me permettre d’ évoquer ces souvenirs. »

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille des actes de courage et de dévouement – échelon Or ; promu brigadier de police à titre posthume.

Sources et références

BODMR n° 05 du 22/06/1985
BODMR n° 16 du 30/11/1984
[1] JORF du 14/10/1984, p.3225
Entretien avec Christel Galtier Léon
Archives INA, Journal télévisé du 11/10/1984
Le Monde, article du 13/10/1984, “Les syndicats de policiers ont vivement réagi après la mort d’un gardien de la paix”
Le Monde, article du 23/10/1984, “Arrestation de l’un des auteurs de la fusillade de Puteaux”
Le Monde, article du 31/01/1986, “A la cour d’assises, autopsie d’une fusillade”

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  1. Au fil de ce propos je retrouve avec une grande émotion Joseph avec qui j’ai eu le plaisir de travailler. Il était si heureux d’obtenir sa mutation à la BAC. Aujourd’hui encore je pense souvent à lui, à sa gentillesse, son esprit de corps. Le propos de sa fille est tellement fidèle à l’homme que j’ai cotoyé et apprécié.

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